De Pont-les-Bains à Hong Kong, le grand saut de l’enseignant Stéphane Delafosse

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  • "Ce qui est super à Hong Kong, c’est qu’on trouve tout. J’ai réussi à acheter de l’aligot, et même de la tome fraîche", explique l’expatrié Stéphane Delafosse.
    "Ce qui est super à Hong Kong, c’est qu’on trouve tout. J’ai réussi à acheter de l’aligot, et même de la tome fraîche", explique l’expatrié Stéphane Delafosse. Xavier Buisson
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Xavier Buisson

En poste depuis treize ans au lycée français international de Hong Kong, le quinquagénaire profite d’une ville "incroyable" mais entrevoit sa retraite dans l’Aveyron, qui lui "manque beaucoup".

Âgé de 52 ans, il est arrivé dans l’Aveyron, à Pont-les-Bains, à l’âge de deux ans. Et c’est dans l’Aveyron qu’il conçoit sa retraite. Mais pour l’heure, Stéphane Delafosse vit et travaille à Hong Kong, une "région administrative spéciale" de la République populaire de Chine.

Après une scolarité à Rodez (école Flaujergues, collège Fabre, lycée Foch et IUT informatique), Stéphane Delafosse ne se sentait "pas prêt" pour le monde de l’entreprise et décide de se former pour devenir enseignant. "Je suis parti pour Créteil, puis Niort, et j’y ai enseigné dans toutes les classes, de la toute petite section au CM2", se souvient-il.

"Un mélange de Disneyland et de quartier résidentiel américain"

Fin 2010, c’est un peu la fleur au fusil qu’il part à Hong Kong où il trouve un emploi de professeur francophone dans une "petite école privée" qui venait d’ouvrir sur l’île de Lantau. "À Discovery Bay, précise-t-il, un mélange de Disneyland et de quartier résidentiel américain. Il y avait beaucoup de Français à l’époque".

Suivront deux années "plutôt compliquées", avec "60 à 70 heures de travail par semaine, 20 jours de congé pour un salaire un peu au-dessus du Smic". Se présente alors une opportunité pour travailler au lycée français international, en place à Hong Kong depuis soixante ans.

Près de 2 400 élèves sont scolarisés sur quatre sites, une offre qu’il ne pouvait refuser pour un poste qu’il occupe toujours à l’heure actuelle, entre les classes de CM1 et de CM2. Même si elle a beaucoup changé depuis ces 10 dernières années, Hong Kong reste pour l’Aveyronnais d’adoption une ville "incroyable", avec 7,5 millions d’habitants et une densité qui peut aller, dans certains quartiers, jusqu’à 300 000 personnes au kilomètre carré.

Dans cette métropole, où le masque de protection contre le Covid n’est plus obligatoire depuis le 6 mars de cette année, Stéphane Delafosse habite un appartement, au 46e étage d’un immeuble qui en compte 70. Avec vue sur une montagne, le High jump peak, qui n’est pas sans lui rappeler l’Aveyron.

"Ce qui est super à Hong Kong, c’est qu’on trouve tout. J’ai réussi à acheter de l’aligot, et même de la tome fraîche par exemple. Mais ma retraite, je la vois dans l’Aveyron, j’ai un attachement profond. La montagne, la verdure, la nourriture, les gens me manquent, et même bizarrement, le froid !", affirme-t-il, poursuivant : "Ma retraite, ça sera ici. L’Aveyron me manque beaucoup, et c’était déjà le cas lorsque j’étais à Niort".

Pour le moment, Stéphane Delafosse profite avec bonheur de son passage en France ("un mois et demi au total, dont trois semaines dans l’Aveyron") pour aller voir amis et famille.

"Je vois ce que c’est qu’une dictature"

"J’ai retrouvé le goût d’enseigner à Hong Kong. En France, on est à la fois psychologue, assistante sociale… et beaucoup d’autres choses dont on ne devrait pas s’occuper. À Hong Kong le statut d’enseignant signifie encore quelque chose. En revanche, je vois ce que c’est qu’une dictature. Alors ça m’amuse d’entendre certains Français qui ont l’impression que la France en est une", explique le quinquagénaire.

En référence à la reprise en main de la Chine sur le territoire rétrocédé par les Britanniques en 1997. D’intenses manifestations, durement réprimées, ont eu lieu en 2019 et l’affichage, autrefois bilingue (anglais et chinois), est devenu unilingue, tandis que "les bibliothèques sont purgées" et que les contrôles policiers se multiplient, étant parfois quotidiens pour les plus jeunes des Hong Kongais.

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