Pour les Ruthénois Julien et Mathias Jourdes, une vie outre-atlantique entre New York et Los Angeles

Abonnés
  • Les frères Jourdes sont installés aux Etats-Unis depuis deux décennies : Mathias (à gauche) à Los Angeles et Julien à New York. Les frères Jourdes sont installés aux Etats-Unis depuis deux décennies : Mathias (à gauche) à Los Angeles et Julien à New York.
    Les frères Jourdes sont installés aux Etats-Unis depuis deux décennies : Mathias (à gauche) à Los Angeles et Julien à New York. L'Aveyronnais
Publié le
Philippe Henry

Les deux frères s’épanouissent depuis plusieurs années de l’autre côté de l’Atlantique. Alors que Julien est installé à New York, Mathias est à Los Angeles.

Chacun d’eux a suivi une voie différente. Mais une voie qui les a conduits à traverser l’Atlantique pour s’installer aux États-Unis. Sans pour autant jamais oublier leurs racines aveyronnaises, et celle du manoir de Saint-Félix, à Rodez. Pourtant, à écouter leurs récits, rien ou pas grand-chose ne prédestinait Julien et Mathias Jourdes à se retrouver à New York pour l’un et à Los Angeles pour l’autre.

Pour Julien Jourdes, ce fut ses études à l’école nationale Louis Lumière à Paris qui lui auront ouvert les portes d’un univers qu’il explore aujourd’hui encore. Mais le besoin d’élargir son horizon s’est rapidement fait ressentir. Après un premier stage au sein du prestigieux journal Newsweek, en 1999, Julien Jourdes se souvient d’une expérience "très enrichissante". Rapidement, il parvient à se faire une place au sein de la rédaction et à prendre la responsabilité du pôle photos de la publication.

Il se retrouve ainsi au plus près d’événements marquants comme les attentats du 11 septembre 2001, de la chute de Milosevic, en 2000, en Yougoslavie, la seconde Intifada en Palestine ou encore la guerre en Afghanistan. Ensuite, julien Jourdes va occuper un poste de directeur éditorial pour l’agence Magnum, à Paris, pour six mois seulement.

Précarité

Il va rapidement retrouver les États-Unis et le New York Times, l’un des trois quotidiens les plus lus en Amérique avec le Washington post et le Wall Street Journal, pour qui il va travailler quelques années plus tard. Difficile de se défaire de l’énergie, de la créativité, de l’élan que donne New York à ses habitants. "Mais c’est parfois épuisant, confie Julien Jourdes. Il y a toutefois énormément d’opportunités dans cette vielle et de nombreuses rencontres à faires."

A 50 ans, cette énergie, Julien Jourdes l’emploie dans son quotidien, à concrétiser de nouvelles idées. En co-fondant sa propre société, une banque d’images et de vidéos pour des dizaines de sociétés et de journaux, tout en intégrant l’intelligence artificielle. Une société qui offre également aux photographes et aux vidéastes des rémunérations justes dans un milieu où la précarité touche de nombreux professionnels.

En parallèle, son frère Mathias Jourdes suit lui aussi une brillante carrière, mais de l’autre côté des États-Unis, à Los Angeles. Arrivé aussi un peu par hasard sur la côte ouest, Mathias Jourdes a également suivi des études en France, mais il a toujours été fasciné par l’univers du cinéma et des effets spéciaux en particulier. "Au moment de sa sortie, le film Jurassic Park m’avait fasciné, se souvient-il.

Guidé par ce rêve, Mathias Jourdes va ainsi tracer sa voie dans un milieu qui restait, en France, en tout cas encore balbutiant. Tout bascule lorsqu’il a décidé de traverser lui aussi l’Atlantique, à 23 ans, pour un stage dans une entreprise tenue par deux Français.

Épanouissement

« Mais je n’ai pas d’envie particulière d’aller à Los Angeles, et surtout je ne parlais pas anglais, s’amuse-t-il. Alors j’ai dû apprendre à me débrouiller et puis, je n’avais rien à perdre. Après toutes ces années passées aux États-Unis, j’ai compris qu’il fallait oser. Qu’il ne fallait pas hésiter à aller à la rencontre des personnes ou des milieux qui nous intéressent. C’est un pays qui donne sa chance aux genres qui le veulent vraiment. Même s’il ne faut pas se le cacher. Cela demande aussi beaucoup d’investissement et de longues heures passées à travailler sur de nouveaux projets. »

Mathias Jourdes engrange ainsi de l’expérience dans ce milieu qui continue de le fascine depuis bientôt vingt ans. Il finit par décrocher un emploi dans cette société, avant d’exercer en tant d’indépendant puis d’intégrer Blur Studio une société américaine de production d’effets spéciaux, d’animation et de design. « Je suis passé par tous les stades de la production, je suis devenu généraliste ce qui est assez rare », souligne-t-il.

Au sein de Blur Studio, il va ainsi travailler pour des cinématiques de jeux vidéo comme Call of Duty, Elder Scrolls ou des films Sonic, Deadpool. « On nous laisse vraiment nous exprimer sur le plan artistique. Ici, les entreprises mettent beaucoup en avant ceux qui travaillent pour eux », complète Mathias Jourdes.

Retour en Aveyron

Rapidement, il gravit les échelons du monde de l’animation. Aujourd’hui, il supervise de nombreux projets et surtout, il s’épanouit au sein de cette ville tentaculaire, qu’est Los Angeles. « Même s’il est presque indispensable d’avoir une voiture, concède-t-il. Mais j’aime cette ville, puis la région offre tellement de possibilités de s’évader, de profiter de la nature. »

Toutefois, les deux frères, quand ils le peuvent, tiennent à revenir en Aveyron et en particulier auprès de leur père Jean-Louis Jourdes. Au manoir de Saint-Félix, ils retrouvent une certaine quiétude qui n’est pas pour leur déplaire. Pour Julien et Mathias, l’Aveyron reste un endroit « tellement différent de notre quotidien d’habitants de mégapoles ». C’est surtout l’occasion de passer un moment en famille. Avant de retrouver leur vie trépidante chacun, de l’autre côté de l’Atlantique.
 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?