Aveyron : retour sur les précurseurs de la poésie à Decazeville

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  • Christian Da Silva, tout à droite, infatigable animateur de l’association Verticale 12.
    Christian Da Silva, tout à droite, infatigable animateur de l’association Verticale 12.
  • Gilbert Bou aimait dire : "La poésie suit les battements de mon cœur."
    Gilbert Bou aimait dire : "La poésie suit les battements de mon cœur."
Publié le
D.L.

La poésie est une longue histoire à Decazeville, apportant une facette culturelle à une ville qui ne se veut pas qu’industrielle et minière.

Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme, les vers ou la prose, l’harmonie et l’image, la poésie est un genre littéraire très ancien. Elle se renouvelle constamment selon les civilisations et les individus. À Decazeville, certains auteurs s’en sont servis pour transmettre des valeurs humaines et intellectuelles.

Christian Da Silva (1937-1994), professeur de collège à Decazeville, puis conseiller en formation au Greta, a été un fer de lance du monde poétique dans le Bassin. Il a écrit de nombreux poèmes, interrogeant et célébrant les connivences de l’être humain aux éléments, son rapport tellurique à son environnement. Il créa et anima l’association Verticale 12, qui réunissait tous les amoureux de poésie, ainsi que la revue au nom éponyme où étaient publiés les textes, dans les années 1970 et 80.

Christian Da Silva, promoteur de poésie

Ce passeur de poésie a servi de déclic à maints amoureux des mots. Anne-Marie Bernad, dans "Les Cahiers de la belle vallée du Lot", a écrit : "Christian Da Silva était un homme bouillant, chaleureux, un mousquetaire selon certains. Un baladin aussi, qui savait monter sur les planches, interpréter en comédien, chanter en poète, séduire en bon vivant. Une grande gueule au meilleur sens du terme, de celles qui savent remettre les choses à leur place et rendre aux mots leur pesanteur humaine." Christian Da Silva a publié plusieurs recueils de poésies dont certains ont été primés.

Gilbert Bou, autre figure de la poésie decazevilloise

On ne peut aborder la poésie dans la cité fondée par le duc Decazes sans s’arrêter sur Gilbert Bou (1923-2005), historien d’art, professeur de français, archéologue, sculpteur et bien sûr poète. Il publia ses premiers recueils de poésie dès 1944. Plusieurs autres ont suivi, une passion qui lui vaudra le prix Cabrol, décerné par la Société des lettres de l’Aveyron. Grand amateur d’art, on lui doit la découverte des quatorze toiles du chemin de croix de Gustave Moreau qui "dormaient" au sein de l’église Notre-Dame.

Gibert Bou organisa plusieurs expositions, dont une sur le thème du poète Francis Jammes et de l’artiste peintre Madeleine Lucka, de renommée internationale et devenus ses amis, au même titre que l’artiste decazevillois Jean Ségalat. Dans son dernier recueil, "Que passent les nuages", on peut lire un texte qui le lie à sa ville : "Aussi, partout où devront porter mes pas, j’écouterai toujours au fond de mon enfance par les matins de brume, les sabots des ouvriers tinter sur les trottoirs, puis gémir longuement la sirène comme une bête blessée." Christian Da Silva et Gilbert Bou ont transmis à plusieurs générations de collégiens decazevillois un engouement pour la langue française, une ouverture sur le monde poétique et l’art en général.

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