A Hollywood, le manque de diversité à l'écran persiste

  • D'après l'étude de USC Annenberg, seulement 19 films avaient une femme issue d'un groupe dit minoritaire dans un rôle principal ou secondaire.
    D'après l'étude de USC Annenberg, seulement 19 films avaient une femme issue d'un groupe dit minoritaire dans un rôle principal ou secondaire. REDERIC J. BROWN / AFP
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Côté diversité, il y a encore du chemin à faire à Hollywood. Une étude de l'Université de Californie s'est intéressée à la représentation des femmes, LGBTQ+ et des différentes communautés au cinéma. Si des progrès sont visibles pour certains, les avancées restent toutefois inégales et limitées.

L'étude en question, portée par les professeurs Stacy L. Smith, Katherine Pieper et Sam Wheeler avec l'université USC Annenberg en Californie, a analysé 1.600 films entre 2007 et 2022, en se focalisant sur les films les plus populaires en 2022. Au total, ce sont pas moins de 69.858 personnages qui ont été examinés pour ce projet, en prenant en compte le genre, l'ethnicité, l'identité sexuelle LGBTQ+ ainsi que les personnages avec des handicaps. "Il s'agit de l'analyse la plus vaste et la plus rigoureuse à ce jour sur l'inclusion dans les films.", a souligné l'étude.

Les femmes toujours sous représentées

A l'heure où le film "Barbie" a remporté un franc succès dans le monde, la parité à l'écran en 2022 n'était pas encore totale. D'après l'étude, les rôles principaux et secondaires tenus par des femmes ont tout de même atteint leur niveau le plus haut depuis 16 ans (44%). Malgré tout, le pourcentage des "personnages parlants" identifiés comme étant des femmes n'a pas beaucoup augmenté, se limitant à 34,6%, soit 4,7 points supplémentaires par rapport à 2007 (29,9%). L'étude californienne a même démontré que seulement 15% des 100 films les plus populaires de 2022 présentaient un casting équilibré entre 45% et 54,9% des rôles parlants.

"Il est clair que l'industrie du divertissement n'a ni le désir ni la motivation d'améliorer les processus de casting de manière à créer un changement significatif pour les filles et les femmes", a déclaré la professeure Smith. "L'absence de progrès est particulièrement décevante après des décennies d'activisme et de plaidoyer.", a-t-elle rajouté.

Concernant la représentation des diverses ethnies, 31 des films populaires en 2022 avaient des personnages principaux ou secondaires issus de groupes dits minoritaires. C'est toutefois moins important qu'en 2021 qui comptabilisait alors 37 films ayant cette spécificité mais plus qu'en 2007 avec 13 films.

L'étude a tout de même souligné les progrès pour la représentation des personnages asiatiques, passant de 3,4% en 2007 à 15,9% en 2022. 15 films ne contenaient aucun personnage noir ou Africain-Américain parlant, 46 films ne contenaient aucun personnage hispanique parlant et 34 films ne contenaient aucun personnage asiatique parlant.

"Ces tendances suggèrent que toute amélioration pour les personnes issues de groupes raciaux/ethniques sous-représentés est limitée", a déclaré Mme Smith. "Bien qu'il soit encourageant de constater des changements pour les personnages principaux et pour la communauté asiatique, nos données sur l'invisibilité suggèrent qu'il reste encore beaucoup à faire pour garantir que la diversité qui existe dans la réalité soit représentée à l'écran."

Même son de cloche pour les personnages LGBTQ+, présents dans seulement 2,1% des personnages parlants parmi les films populaires de 2022 : "Sur les 87 personnages LGBTQ+ représentés en 2022, plus de la moitié étaient des hommes et 58,8% étaient blancs. Au total, 72 films de 2022 ne comportaient même pas un seul personnage LGBTQ+ et 84 manquaient de filles/femmes LGBTQ+.", a-t-on pu lire dans l'étude.

Le handicap à l'écran reste encore tabou puisque l'étude a recensé seulement 1,9% des personnages parlants.

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