Crise au Niger : l’ambassadeur de France à Niamey reste en poste, Emmanuel Macron refuse de céder aux pressions des putschistes

  • Sylvain Itté, ambassadeur de France au Niger.
    Sylvain Itté, ambassadeur de France au Niger. MAXPPP - Juan Ignacio Mazzoni
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le président de la République Emmanuel Macron a envoyé un message fort ce lundi 28 août 2023, alors qu’il ouvrait la 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs.

Emmanuel Macron a indiqué que l’ambassadeur français, Sylvain Itté va rester au Niger malgré les pressions des putschistes. La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’État du 26 juillet avait ordonné en fin de semaine dernière le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les putschistes.

"Ni paternalisme, ni faiblesse"

Cette décision a été en partie motivée par le refus de l’ambassadeur de répondre à une invitation du ministre des Affaires étrangères à participer ce à une réunion, selon la junte.

"Notre politique est la bonne"

"Je pense que notre politique est la bonne. Elle repose sur le courage du président (Mohamed) Bazoum, sur l’engagement de notre ambassadeur sur le terrain qui reste malgré les pressions, malgré toutes les déclarations d’autorités illégitimes", a déclaré le président de la République.

À l’instar des récents coups d’État au Burkina Faso et au Mali, la prise de pouvoir par les militaires au Niger s’est faite dans un contexte de montée du sentiment anti-français. La France a mené depuis 2013 deux opérations militaires dans la région du Sahel - baptisées Serval et Barkhane - afin d’aider les États de la région à lutter contre une insurrection armée islamiste.

"Epidémie de coups d'Etat"

Elle a depuis l’an dernier retiré ses troupes au Mali après le coup d’État militaire dans le pays tout en conservant une présence militaire au Niger.
"Si la France n’était pas intervenue, si nos militaires n’étaient pas tombés au champ d’honneur en Afrique, si Serval puis Barkhane n’avaient pas été décidées, nous ne parlerions pas aujourd’hui ni de Mali, ni de Burkina Faso, ni de Niger. Ces États n’existeraient plus aujourd’hui dans leur intégrité territoriale", a déclaré Emmanuel Macron.

Face à "l’épidémie" de coups d’État dans la région, le chef de l’État a plaidé pour une politique reposant "ni sur le paternalisme, ni sur la faiblesse".

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?