Pour réduire leur empreinte carbone, les festivals de musique doivent se réinventer

  • Les organisateurs de festivals doivent optimiser tous les déplacements— que ce soit ceux du public mais aussi des artistes.
    Les organisateurs de festivals doivent optimiser tous les déplacements— que ce soit ceux du public mais aussi des artistes. SolStock / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Souvent pointée du doigt pour son impact environnemental, l’industrie musicale est en plein examen de conscience éco-responsable. Elle cherche de plus en plus à réduire son empreinte carbone en limitant celle des festivals, ces événements de grande envergure très gourmands en CO2. Une tâche plus compliquée qu’il n’y paraît.


Un nouveau rapport de Greener Future, une association à but non lucratif qui accompagne les acteurs musicaux dans leur transition écologique, donne des axes d’amélioration aux organisateurs de festivals. On y apprend que les déplacements du public sont responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre des festivals européens et britanniques. Contrairement à ce qu’affirment d’autres études, la mobilité des festivaliers ne représenterait pas 80% de l’empreinte carbone de ces événements mais, plutôt, 41,4% en moyenne.

Mais cette proportion peut varier considérablement d’un événement à l’autre (de 18% à 76%), en fonction de divers facteurs, dont la taille, le lieu et la nature du festival. Ainsi, les déplacements du public représentent, en moyenne, 50% des émissions de gaz à effet de serre des festivals britanniques. De manière générale, le bilan carbone d’un festival s’élève à 11 kilos de CO2 par jour.

C’est pourquoi il est primordial que les organisateurs de ces manifestations musicales essaient d’optimiser au maximum tous les déplacements— que ce soit ceux du public mais aussi des artistes. De tels événements impliquent souvent de faire venir des musiciens et leur matériel de loin, en voiture ou pire, en avion. Ajoutez à cela le transport des équipes techniques, des producteurs, des commerçants et on arrive à, en moyenne, 58% des émissions totales d’un festival directement dues au transport. Viennent ensuite les repas et boissons servis sur place (34,5% des émissions), la gestion des déchets, le merchandising, sans oublier les ressources en eau, en matières plastiques et en énergie. Autrement dit, les festivals doivent complètement repenser leur fonctionnement pour être davantage adaptés aux enjeux climatiques. Certains le font déjà, à l’instar de We Love Green qui a désormais décidé de privilégier les ingrédients locaux et de ne plus servir de protéines animales dans ses assiettes.

Des initiatives qui montrent que les festivals, et la filière musicale dans son ensemble, ont un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement planétaire. "Il n’y a que le secteur culturel qui est capable d’influer autant sur les imaginaires des gens", a déclaré David Irle, écoconseiller indépendant et co-auteur du livre "Décarboner la culture" (PUG/UGA, 2021) à ETX Studio. Et d’ajouter : "Les festivals de musique en sont le parfait exemple. Pendant plusieurs jours, les fans de musique vont évoluer dans une micro-société où ils seront, par exemple, sensibiliser aux vertus d’une alimentation plus éco-responsable sans même s’en rendre compte. C’est un levier d’action hyper puissant".

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