Une étude établit un lien entre le degré d'implication des pères et la santé des enfants

  • Plus les pères s'occupent de leurs enfants, plus ces derniers ont des chances d'être en bonne santé mentale et physique. C'est la conclusion d'une récente étude réalisée par des chercheurs auprès de plus de 28.000 enfants japonais.
    Plus les pères s'occupent de leurs enfants, plus ces derniers ont des chances d'être en bonne santé mentale et physique. C'est la conclusion d'une récente étude réalisée par des chercheurs auprès de plus de 28.000 enfants japonais. kuppa_rock / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Au Japon, plus les pères s'occupent de leurs enfants, plus ces derniers ont des chances d'être en bonne santé physique et mentale. C'est la conclusion d'une récente étude réalisée auprès de plus de 28.000 enfants.

Dans de nombreux pays du monde, les pères sont de plus en plus nombreux à vouloir bénéficier de leur congé parental pour pouvoir davantage s'occuper de leurs enfants. C'est par exemple le cas au Japon. Face à ce constat, des chercheurs japonais ont évalué l’impact de l’implication grandissante des pères sur la santé des jeunes enfants. Les auteurs de l'étude se sont appuyés sur les données de 28.050 enfants, issues de la plus grande cohorte de naissance du Japon. Le degré d’implication a été mesuré à partir des réponses des pères inclus dans l'étude, invités à renseigner la fréquence de leur participation à des tâches telles que changer le bébé, l’aider à s’endormir ou le nourrir. Les chercheurs ont ensuite procédé à une analyse de leurs réponses en leur attribuant une note basée sur une échelle de 1 à 4.

Les résultats, publiés dans la revue Pediatric Research, soulignent une nette amélioration sur le développement physique et psychique des enfants à l'âge de trois ans, lorsque leurs pères se sont beaucoup investis dans leur éducation. "Une forte implication des pères dans la garde des enfants a été associée à un risque plus faible de retard de développement dans les domaines de la motricité globale, de la motricité fine, de la résolution de problèmes et de la vie personnelle et sociale, par rapport à une faible implication", précisent les chercheurs. Avant de conclure : "La participation active des pères à la garde des enfants pendant la petite enfance peut favoriser le développement des jeunes enfants, en partie en réduisant le stress parental maternel".

Depuis 2010, une loi japonaise octroie douze mois de congé parental, pour la mère comme pour le père. Bien que très peu de papas aient profité de la durée totale de ce long congé, cette révolution s’est illustrée par l’émergence de ceux que l’on surnomme : "les papas shufus", que l’on peut tout simplement traduire par "pères au foyer". Selon les dernières estimations du ministère de la Santé du Japon, le taux de pères ayant pris leur congé paternité a atteint 17,13%. Si ce taux peut paraître dérisoire en comparaison de celui de la France (67% en 2021 selon la Drees) ou de la Finlande (près de 80%), il témoigne toutefois d'un réel progrès dans le pays du soleil levant, puisqu’il a été multiplié par neuf depuis 2012.

Le gouvernement japonais a récemment pris des mesures pour augmenter le taux de prise de congé paternité dans son pays. Depuis le 1er avril 2022, une nouvelle loi sur le congé paternité impose aux entreprises japonaises d'informer tous leurs salariés sur la possibilité de prendre un congé parental. Mais l'écart avec les mères japonaises reste gargantuesque : leur taux d’utilisation du congé maternité s’élève à 80,2%. La route s’annonce donc longue pour le gouvernement japonais, qui espère voir le taux de prise de congé paternité passer à 50% en 2025 et à 85% d’ici à 2030.

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