Cas de botulisme à Bordeaux : les autorités ont lancé une véritable course contre la montre

  • Une course contre la montre est lancée après la découverte de cas de botulisme à Bordeaux.
    Une course contre la montre est lancée après la découverte de cas de botulisme à Bordeaux. MAXPPP - GUILLAUME BONNAUD
Publié le , mis à jour
Philippe Rioux

Une personne est morte parmi une douzaine d’autres atteintes, après avoir mangé des sardines en conserve dans un restaurant. Les autorités recherchent d’autres cas potentiels.
 

Les autorités françaises se sont lancées dans une course contre la montre pour retrouver les clients d’un bar bordelais, potentiellement atteints de botulisme, cette maladie rare mais grave qui peut-être mortelle dans 5 à 10 % des cas. Santé publique France a lancé une alerte en France et à l’étranger via l’OMS.

Décès d'une femme de 32 ans

Cette alerte survient après le décès d’une femme de 32 ans qui avait fréquenté le bar avec son conjoint avant de rejoindre son domicile en région parisienne. Selon le Dr Benjamin Clouzeau, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, elle s’était présentée "avec des signes peu orientant vers la maladie" aux urgences d’une structure hospitalière d’Île-de-France, avant de succomber brutalement chez elle d’un arrêt cardio-respiratoire. Son compagnon est en soins intensifs.

Prises en charge au CHU de Bordeaux

L’affaire a commencé lundi lorsque l’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine reçoit le signalement de sept cas probables de botulisme, maladie à déclaration obligatoire. Un 8e cas est alors en cours d’analyse. Le CHU de Bordeaux prend en charge six de ces personnes qui présentent divers symptômes neurologiques ou digestifs pour qu’elles reçoivent un traitement d’anti-toxine botulique - un antidote anti-toxinique a été acheminé depuis un stock militaire à Marseille. Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie, l’ARS alerte le réseau de SOS Médecins et les services d’urgences.

"La plupart des personnes sont de nationalités étrangères (américaine, canadienne, allemande). Elles ont toutes fréquenté au cours de la semaine dernière le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar. Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur", explique l’ARS qui finira par recenser douze cas au total, âgés de 30 à 40 ans à l’exception d’une septuagénaire. Huit personnes ont été hospitalisées à Bordeaux, dont six étaient sous assistance respiratoire mercredi, et deux en Île-de-France (le couple). Un consommateur espagnol a été traité à Barcelone, de même qu’un autre homme en Allemagne.

"Mauvaise odeur" et "absence de vide"

Sitôt l’alerte donnée lundi par l’ARS, la Direction départementale de la protection des populations de Gironde a mené les investigations. L’enquête confirme un "défaut de fabrication" des conserves de sardines. "Le restaurateur a confirmé qu’à l’ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et l’absence de vide", a indiqué Thierry Touzet, directeur adjoint de la DDPP. Les premiers résultats des prélèvements réalisés par l’Institut Pasteur sont attendus ce vendredi. Au vu des délais d’action de la toxine qui provoque la maladie, "on pourrait avoir des nouveaux cas jusqu’à ce week-end", a prévenu Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS. Jusqu’à vingt-cinq personnes pourraient avoir consommé neuf bocaux, contenant trois ou quatre sardines chacun, servis à table.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?