Clerc de notaire, Manon Deshamps accompagne les familles endeuillées

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  • Manon Deshamps avec sa grand-mère Josette. Manon Deshamps avec sa grand-mère Josette.
    Manon Deshamps avec sa grand-mère Josette. CPA - Jaky Bernard
Publié le
Jaky Bernard

Clerc de notaire en droit de famille, à Toulouse, l’Aveyronnaise Manon Deshamps a eu l’idée de créer un fichier des volontés funéraires. Elle a d’ailleurs présenté une requête dans ce sens auprès du gouvernement.

Manon Deshamps a étudié jusqu’au bac en Aveyron, non loin de sa grand-mère Josette, l’infatigable présidente du Gaeq (groupe animation école quartier) des Costes-Rouges, et également coprésidente du café associatif.

Une réorientation

Après deux années de licence d’histoire, une de ses passions, la jeune fille s’est réorientée, en 2019, vers un BTS notariat (aujourd’hui appelé collaborateur juriste notarial). Ces deux années ont été réalisées en alternance au sein de l’étude de Maître Daveze, Lalanne-Camman, Despeyroux-Jolivet et Gibault. Puis elle a enchaîné sur un Bachelor droit, activités juridiques, métiers du Notariat et de la généalogie - son objectif étant de se spécialiser en droit de la famille, la généalogie pouvait apporter beaucoup, surtout dans une étude éponyme -, en alternance, cette fois-ci, au sein de l’étude de Maîtres Camps et Charras, notaires à Toulouse. En 2022, elle a poursuivi avec la licence professionnelle, mention métiers du notariat, parcours type rédacteur d’actes à Toulouse, toujours en alternance dans la même étude. Enfin, cette rentrée, elle finalise ses études en diplôme des métiers du notariat, l’ancien diplôme de premier clerc. Au sein de cette étude, elle travaille au pôle droit de la famille. Dans le notariat, il est assez fréquent que les clercs de notaire se spécialisent en droit de la famille ou en droit immobilier.

Un clerc de notaire en droit de la famille accompagne les clients dans tous les moments importants de la vie : contrats de mariage, Pacs, transmission de patrimoine, successions, etc. Sous la direction des notaires associés et salariées de l’étude, le clerc est en charge de la rédaction des dossiers relevant du droit de la famille. Il débute en effectuant toutes les formalités préalables aux dossiers du droit de la famille et est chargé du premier contact avec les clients de ce pôle. Par la suite, on lui confie la prise en charge totale des dossiers, qu’il règle donc en intégralité, tout en accompagnant les clients. Ce que la jeune fille résume ainsi : "La spécificité du droit de la famille est le droit des successions. Je suis consciente que le décès d’un proche constitue une épreuve extrêmement difficile dans une vie. J’accompagne donc les familles tout au long du règlement des successions, avec rigueur, professionnalisme et empathie."

L’idée du projet

Dans le cadre des successions, Manon Deshamps est donc la première personne que les familles ont au téléphone quand elles annoncent le décès d’un proche. Elle donne un premier rendez-vous avec un notaire, envoie et demande les premiers éléments aux héritiers. "Je vérifie également si un testament existe. Pour cela plusieurs possibilités : un testament rédigé et déposé au coffre-fort d’un notaire, inscrit au fichier central des dispositions de dernières volontés (FCDDV). Le FCDDV, ou un testament rédigé, déposé au coffre-fort d’un notaire mais qui n’a pas été inscrit au fichier central des dispositions de dernières volontés, ou enfin le testament a été rédigé, confié à un proche ou trouvé à son domicile par ses proches. C’est à ce moment-là que j’ai soulevé un problème fréquent : les volontés funéraires des défunts. En effet, dans la majorité des cas, ces volontés se retrouvent dans le testament. Mais le contenu d’un testament est malheureusement communiqué qu’après les obsèques, qui se déroulent avant le premier rendez-vous avec le notaire…"

Elle remarque, également, qu’en cas d’absence de testament, les proches ne connaissent pas non plus ces volontés funéraires. Cette situation provoque des désaccords, des conflits et alourdie l’étape du deuil. C’est pourquoi elle a décidé de présenter une requête auprès du gouvernement pour créer un fichier des volontés funéraires. Ce fichier serait consultable notamment par les pompes funèbres et les notaires. "J’ai déjà reçu deux courriers : un de la Première ministre et le second du ministre de la Santé. Il m’a été indiqué que ma requête est en cours de traitement et que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, en serait chargé. J’ai publié sur les réseaux cette excellente nouvelle et maintenant je le fais pour informer de ma démarche. Mes collègues et mes supérieurs m’ont d’ailleurs encouragée dans cette démarche. Concrètement, le but de ce projet et la création de ce fichier des volontés funéraires auraient plusieurs bénéfices : éviter aux proches d’avoir la lourde responsabilité de choisir le type et le lieu des funérailles, ainsi que les conflits au sein des familles quand ils ne sont pas du même avis, permettre de respecter l’intégralité des volontés des défunts et aider peut-être à lever un tabou en France, celui de la mort."

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Les commentaires (1)
Anonyme8983 Il y a 6 mois Le 14/10/2023 à 06:11

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