Maïlys Traoré, une jeune pousse de Millau devenue internationale de rugby à Toulouse

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  • L’internationale Maïlys Traoré, formée à Millau : "Ce qui m’a plu au rugby, c’était l’ambiance  et de pouvoir mettre en avant mon gabarit".
    L’internationale Maïlys Traoré, formée à Millau : "Ce qui m’a plu au rugby, c’était l’ambiance et de pouvoir mettre en avant mon gabarit". Reproduction - L'Aveyronnais
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Pauline Chaliez et Rui Dos Santos

Née à Saint-Affrique, en 1995, pur produit de la formation millavoise, évoluant au poste de pilier, la jeune femme compte un Brennus (en 2022) et un grand Chelem (en 2018).

Le 4 juin 2022, au stade Lesdiguières de Grenoble, les féminines de Toulouse ont été sacrées championnes de France de rugby, coiffant, sur le poteau, en l’occurrence dans les arrêts de jeu (16-10), grâce à un essai transformé de Zélie Roulet, Blagnac, les autres ambassadrices de la région Occitanie.

Cette finale 100 % haut-garonnaise a été disputée par deux Aveyronnaises, avec une grande joie pour l’une et les larmes pour l’autre. La pilier toulousaine Maïlys Traoré a soulevé le bouclier de Brennus pour la première fois, après deux tentatives infructueuses (2018 et 2019), et la 3e ligne aile blagnacaise Axelle Berthoumieu a échoué là pour la deuxième année consécutive...

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ! Tandis que la seconde, 23 ans, originaire de Gages et formée à Espalion, dispute actuellement, avec l’équipe de France, la Women XV (une nouvelle compétition) en Nouvelle-Zélande, la dernière cape internationale de la première remonte au 24 avril 2021 avec une défaite (10-6) contre l’Angleterre, dans le cadre du Tournoi des 6 nations.

Vingt-neuf capes chez les Bleues

Si elle est née à Saint-Affrique, le 8 juillet 1995, Maïlys Traoré a grandi à Millau et elle n’était pas du tout destinée au rugby de haut niveau. "Petite, je n’ai pas fait de sport collectif. J’ai essayé la danse et l’équitation. Je n’étais pas une grande sportive, même si j’ai aussi expérimenté le judo et le taekwondo, plaisante-t-elle, avec le recul. Mon père était passionné d’arts martiaux. Au final, sans suivre vraiment ses traces, j’ai quand même été vers un sport de combat".

C’est à l’âge de 14 ans qu’elle a intégré, avec sa petite sœur, la section UNSS rugby du collège Marcel-Aymard, pour être avec ses amies. "Elles faisaient toutes, à la base, de l’athlétisme. J’aimais le sport mais ce n’était pas ma passion", se souvient la jeune femme. Elle poursuit sur ses motivations : "Ce qui m’a plus au rugby, c’était l’ambiance et de pouvoir mettre en avant mon gabarit. C’est souvent difficile d’exceller dans le sport quand tu n’es pas dans les standards. Le rugby m’a permis d’avoir confiance en moi et de m’épanouir".

"Je voulais tout connaître de ce sport"

L’adolescente s’est vite inscrit au Som rugby : "Je voulais tout connaître de ce sport. On a été nombreuse de ma génération à se licencier en 2009-2010. On se régalait, on faisait des plateaux (rugby à 7) partout en Occitanie. On avait des résultats plutôt bons, avec des encadrants incroyables qui partageaient avec nous leur amour de cette discipline et des valeurs. C’était hyper formateur pour nous, ce sont de super souvenirs".

"J’ai encore des amies au Som"

"J’ai été marraine de la section féminine rugby de Millau il y a quelques années. Je suis moins disponible aujourd’hui pour revenir, mais c’est toujours un plaisir de rentrer à la maison pour voir ma famille. J’essaie, autant que possible, d’aller voir jouer les équipes du Som rugby. Il y a quelques années, il m’est même arrivé plusieurs fois de m’entraîner avec les filles. En fin de saison dernière, j’ai participé à une vidéo de soutien avec leur quart de finale. J’ai encore des amies ici, dont certaines avec lesquelles j’ai joué au tout début".

Maïlys Traoré se réjouit d’ailleurs de l’évolution de l’équipe senior féminine qui évolue à 15 en Fédérale 1. Elle souligne : "Il y a pas mal de joueuses de haut niveau qui ont émergé du Som. Je suis fière de venir de Millau". Elle conclut, émue : "Je remercie toutes les personnes du club qui m’ont permis de devenir joueuse professionnelle, de représenter mon pays avec le maillot frappé du coq sur les épaules et d’être encore à ce jour semi-professionnelle".

Maïlys Traoré s’est découvert compétitrice dans l’âme et elle a travaillé dur à Millau, rapidement retenue en équipe de l’Aveyron et avec la sélection Midi-Pyrénées. Avec laquelle elle est devenue championne de France deux ans de rang. "Il me tardait, à chaque fois, d’aller en sélection car
c’était des aventures humaines et des compétitions incroyables", se réjouit-elle, avec un immense sourire.

Optant pour Fonsorbes, au détriment de Montpellier, pour jouer ensuite en élite 2 et suivre ses études à Toulouse, la jeune Aveyronnaise est surclassée afin de revêtir le maillot tricolore des moins de 20 ans, battant, notamment, les Anglaises, deux années de suite, la seconde avec le brassard de capitaine. C’est en 2016, le 6 février précisément, qu’elle honore sa toute première cape chez les "grandes" contre l’Italie.

Elle a cumulé, au total, 29 sélections chez les Bleues avec, en particulier, une troisième place à la coupe du monde en 2017, en Irlande, et un grand Chelem, l’année suivante, lors du Tournoi des six nations. "Vivre des choses aussi extraordinaires, c’était dingue pour moi", savoure ce pur produit de la formation millavoise.

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