"Je me sentais pervers" : un ancien élu du Sud-Aveyron condamné pour pédopornographie

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  • Le sexagénaire a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans.
    Le sexagénaire a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans.
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Xavier Buisson

Militaire de carrière et premier adjoint à la mairie de La Cavalerie, le sexagénaire comparaissait ce mercredi devant le tribunal pour détention de plusieurs dizaines de milliers d’images à caractère pédopornographique.

C’est dans le cadre d’une opération nationale ayant abouti à l’arrestation de 48 personnes, âgées de 26 à 79 ans, que l’homme, alors premier adjoint à la mairie de La Cavalerie, a été interpellé. Les perquisitions menées à son domicile ont permis aux enquêteurs de mettre la main, notamment, sur quatre disques durs externes, dont les deux plus garnis contenaient un total de 150 000 images ou vidéos à caractère pédopornographique. "On y voit des enfants de 5 à 15 ans nus, ayant des rapports sexuels entre eux, avec des adultes et même des animaux", comme l’a résumé le président Gambaraza.

"Curiosité malsaine" et "syndrome du collectionneur"

À la barre, l’homme né en 1960 explique avoir commencé à s’intéresser à la pédopornographie en 2009 après avoir trouvé un ordinateur portable contenant des photos et vidéos de ce type lors d’une mission en Bosnie.

Il téléchargeait la nuit, jusqu’à 50 ou 60 films, et copiait tout le matin sur ses disques durs. "Une curiosité malsaine", explique l’ancien élu, honteux et conscient du mal fait à sa famille et qui a conservé ces fichiers par "syndrome du collectionneur".

"Je ne me sentais pas malade, je me sentais pervers", poursuit-il, affirmant "n’avoir jamais eu d’appétence pour les rapports sexuels avec les enfants. J’ai visionné des choses horribles mais je n’ai fait de mal à aucun enfant". Son arrestation, en novembre 2022, a été un "soulagement" pour lui.

Pour défendre son client qu’il qualifie "d’homme malade" face à des faits "détestables", Me Gaudy a mis en avant l’état de "choc post-traumatique" évoqué dans l’une des expertises dont il a été l’objet. L’ancien colonel a en effet a été témoin de nombreuses atrocités durant sa carrière, lui faisant "perdre le sens des réalités". "Un militaire exemplaire, un élu à qui on a fait confiance, des qualités qui deviennent aujourd’hui des circonstances aggravantes", a plaidé Me Gaudy, demandant pour son client une peine "qui lui permette d’appréhender la gravité de ce qu’il a fait".

L’ancien élu a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans, d’une obligation de poursuivre les soins qu’il avait commencés de sa propre initiative et d’une interdiction d’exercer toute activité en relation avec des mineurs.

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