Contre les infections respiratoires, protégeons les personnes à risque

  • Contre les infections respiratoires, protégeons les personnes à risque
    Contre les infections respiratoires, protégeons les personnes à risque
Publié le
Destination Santé

Les infections respiratoires fragilisent les populations dites à risque et à très haut risque, avec à la clef des risques de complications graves, d’hospitalisations, voire de décès. L’an dernier, 70 % à 80 % des personnes admises en réanimation pour grippe ou COVID-19 présentaient des facteurs de risques. Pourtant, il existe des solutions pour les protéger : les gestes barrières, la vaccination ou encore les anti-infectieux. Les associations de patients plaident justement pour davantage sensibiliser à ce sujet.

Le fardeau de la grippe… L’épidémie de grippe touche chaque année entre 2 et 6 millions de personnes en France métropolitaine. Pour les saisons 2011-2012 à 2021-2022, en moyenne, par épidémie, plus de 20 000 hospitalisations sont recensées.

…et de la COVID-19 Depuis la fin de l’été, une hausse des cas a été constatée en France, notamment dans les Ehpad. Rappelons que le SARS-CoV-2 représente toujours un risque pour les populations les plus fragiles.

Des infections à pneumocoque potentiellement graves. Elles représentent la première cause de pneumonie bactérienne communautaire chez l’adulte. La mortalité liée à une infection invasive à pneumocoques varie de 10 % à 30 %. Celle-ci tend d’ailleurs à augmenter chez les personnes âgées et/ou présentant des comorbidités.

Des associations en première ligne contre les infections hivernales

Personnes atteintes d’un diabète, d’une insuffisance rénale, d’une BPCO, d’une polyarthrite, d’une spondylarthrite traitée par biothérapie et/ou par immunosuppresseur, ou encore les personnes immunodéprimées… Autant de populations vulnérables face aux virus et bactéries hivernaux. Or les associations de patients estiment que les patients ne sont pas assez sensibilisés, informés et donc protégés. Comme s’ils étaient abandonnés. "Les malades bien installés dans la prise en charge sont conscients des risques ", explique Mélanie Gallant-Dewavrin, directrice de l’Association des malades, aidants & transplantés hypertension pulmonaire (HTaPFrance), elle-même immunodéprimée. "Ils prennent donc les précautions qui s’imposent. Ce n’est pas nécessairement toujours le cas de leur entourage, ni des patients diagnostiqués récemment ".

La protection des personnes vulnérables : l’affaire de tous

Mélanie Gallant-Dewavrin estime que la protection des personnes vulnérables devrait être l’affaire de tous : "nous plaidons pour la stratégie de cocooning, dans le cas de la grippe et de la COVID-19 : c’est-à-dire vacciner le malade, mais aussi les personnes qui vivent sous le même toit, celles qui y travaillent et adopter les gestes barrières". Gérard Thibaud, administrateur de l’Association Nationale de Défense contre l’Arthrite Rhumatoïde (Andar) surenchérit : "de plus en plus de professionnels de santé sont à même d’administrer les vaccins. Leur formation est un point fondamental pour mieux sensibiliser les patients. Il devrait être normal que ces derniers soient vaccinés contre la grippe et la COVID-19 pour s’occuper de patients fragiles. " "Ou au moins qu’ils portent un masque ", lance Delphine Lafarge, présidente de l’association France spondylarthrite.

Un accès équitable à la vaccination et à l’information

Pour Mélanie Gallant-Dewavrin, "l’un des points les plus importants, c’est d’obtenir un accès égal à la vaccination et à l’information sur tout le territoire national notamment via l’Assurance Maladie".

Ce point est corroboré par les résultats de l’enquête AVNIR/Pfizer réalisée par IPSOS en 2020 puisque 88 % des répondants seraient favorables à ce que l’assurance maladie se serve de l’envoi du bon de prise en charge du vaccin contre la grippe pour joindre des informations sur d’autres vaccins.

Ce que confirme Gérard Thibaud : "on note des différences importantes entre les centres-villes et les aires rurales. Les acteurs de terrain comme les élus peuvent jouer un rôle pour inciter les populations à se faire vacciner ". C’est dans cette optique qu’il a créé Vacci’tanie qui rassemble une trentaine d’acteurs de santé de la région Occitanie. "Notre objectif est de promouvoir la vaccination dès que recommandée dans toute la région auprès des patients immunodéprimés, du grand public mais aussi des professionnels de santé. " Delphine Lafarge propose pour sa part "de mettre en place des consultations de prévention afin de sensibiliser de manière personnalisée les patients à risque ".

Ces trois associations de patients sont toutes les trois membres du Collectif AVNIR qui regroupe 11 associations de personnes immunodéprimées qui se mobilisent pour faire progresser la protection vaccinale des plus fragiles. Pour plus d’informations : https://www.avnirvaccination.fr/.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?