"On n'a plus de sous" : à Decazeville, la mobilisation est lancée pour sauver Emmaüs

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  • Une partie de l’équipe des bénévoles des Amis d’Emmaüs de Decazeville.
    Une partie de l’équipe des bénévoles des Amis d’Emmaüs de Decazeville. Repro CPA - DDM - BHSP
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Confrontée à des difficultés, la nouvelle équipe des Amis d’Emmaüs à Decazeville se démène pour sortir l’association de l’ornière. Un appel est lancé aux bonnes volontés.
 

Au moment où le film sur l’Abbé Pierre s’affiche au cinéma, le comité local des Amis d’Emmaüs de Decazeville, situé rue Miramont, tente d’éloigner l’épée de Damoclès qui plane sur sa tête, et ainsi faire perdurer l’œuvre du fondateur d’Emmaüs. Car s’il souffle 50 bougies cette année, le comité local (créé par feu Ginette Teyssèdre qui avait rencontré l’Abbé Pierre au début des années 70), se débat depuis plusieurs années dans des difficultés aux facteurs multiples : outre l’obligation de fermer durant la crise du Covid, le comité a fait face à des soucis de gestion et d’organisation couplés à de fortes charges.

« Nous sommes une petite structure avec un chiffre d’affaires d’environ 70 000 €, mais avec quatre salariés dont un contrat aidé qui se termine en février prochain. Trois salariés sont en maladie. Il faut payer les charges, dont les salaires, la taxe foncière, les assurances, le carburant, l’électricité, le chauffage au gaz, l’eau, l’entretien de notre camion qui est très vieux. La taxe foncière est exorbitante car on est taxé comme s’il s’agissait d’appartements (ce que ce fut avant, mais les locaux sont désormais des lieux de stockage, NDLR), ça grève notre budget. On ne met plus de chauffage depuis l’hiver dernier. On n’a plus de sous pour racheter un autre camion », explique Claude Pénon, nouvelle présidente du comité local, épaulée par Maria Cerles (trésorière).

C’est ainsi que le comité traîne depuis plusieurs années un déficit (d’environ 35 000 € à 37 000 € en 2022), qu’il ne parvient pas à résorber.

La fermeture a été envisagée à la suite d’un audit

« Le conseil d’administration ne fonctionnait plus vraiment, il y avait une personne (la responsable des salariés) qui dirigeait toute la structure toute seule et qui est en arrêt maladie depuis février. Du coup, tout s’est écroulé.
« Du fait qu’il y avait aussi des difficultés financières, mal évaluées et prises en compte, nous avons été menacés de fermeture au mois de juillet 2023, à la suite d’un audit réalisé par un cabinet indépendant fin 2022 et dont les conclusions ont été restituées début 2023, expliquant que l’on ne pourrait plus payer les salariés dans les six mois qui suivaient. La structure étant petite, quatre salariés c’est trop comme masse salariale, au regard des recettes », poursuit Claude Pénon qui, dans l’urgence, a accepté cette présidence en juin et a été confirmé lors de l’assemblée générale d’octobre.

« Comme le conseil d’administration ne fonctionnait plus, la gouvernance n’était plus assurée normalement pour une association. Aussi, notre conseil d’administration comprend actuellement des membres d’autres Emmaüs de la région : Rodez, Figeac, Millau et Albi, mais aussi une représentante d’Emmaüs France avec qui je suis en contact régulièrement et avec qui on fait le point. Depuis Paris, elle participe en visio à nos conseils d’administration. Elle nous a déjà aidés dans le sens où nous avons fait une demande d’exonération de notre arriéré de cotisation à Emmaüs France. Le conseil d’administration est ainsi renforcé. Nous sommes aussi aidés par Emmaüs Rodez : la responsable est venue avec un camion et deux compagnons pour apporter des bacs pour trier les livres. Ils ont apporté à la déchetterie des choses qui n’étaient pas vendables. On a du soutien mais il faut être patient ».

Un conseil d’administration se tiendra ce vendredi 15 décembre : « On va travailler pour élaborer un budget sur l’année 2024 pour voir quelles solutions prendre. Nous remettons en route une gouvernance avec des réunions tous les deux mois du conseil d’administration, pour prendre les décisions qui s’imposent. Des décisions collégiales. Pour le moment, il n’est pas question de licencier qui que ce soit. Nous souhaitons trouver davantage de recettes en développant l’activité : Nous manquons de bénévoles, on n’est pas assez nombreux pour faire des rotations afin que ce soit moins lourd.

« Sur le papier, nous avons 17 bénévoles, mais au quotidien, nous sommes 5 ou 6, la plupart étant à la retraite. Notre objectif est que notre activité continue car elle rend service à la population qui en a le plus besoin. Beaucoup de particuliers viennent faire des achats à petits prix : linge, vêtements, livres, disques, vaisselle, meuble, électroménager… Nous cherchons notamment un chauffeur supplémentaire et aussi pour remettre en état des choses, réparer et recycler. On souhaite également un ou une bénévole avec un profil plus comptable pour aider car peu de personnes savent tenir la caisse. Des personnes motivées et qui prennent des initiatives », conclut Claude Pénon.
 

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