Aveyron : aller vers les jeunes pour "prêcher la bonne parole"

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  • Dernièrement, c’estla thématique du harcèlement qui est au centredes rencontresentre le policier et les jeunes.
    Dernièrement, c’estla thématique du harcèlement qui est au centredes rencontresentre le policier et les jeunes.
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JDM

Policier depuis 20 ans, le brigadier-chef Olivier Douet partage son temps entre le terrain, dans le Decazevillois, et les collèges et lycées du département où il sensibilise les jeunes aveyronnais sur conduites à risque, drogues et harcèlement sous toutes ses formes.

Policier à la double casquette, Olivier Douet est aussi éducateur sportif et, à ce titre, "attache beaucoup d’importance au travail éducatif et au contact avec les jeunes". C’est ce qui l’a sans doute poussé à franchir le pas et à se former, en 2019, pour devenir Policier formateur anti-drogues (PFAD).

Une formation d’un mois, basée sur la pédagogie, est nécessaire pour pouvoir aller à la rencontre des jeunes, dans les collèges et lycées, et les sensibiliser à de nombreuses problématiques bien actuelles : harcèlement et cyberharcèlement, conduites addictives et, bien sûr, usages de produits stupéfiants.

"La police intervient aussi pour faire de la prévention, pas juste pour sanctionner. Je suis là pour prêcher la bonne parole auprès d’eux", résume le brigadier-chef. Depuis quatre ans, il partage donc son temps entre le groupe "atteintes aux biens-stupéfiants" du commissariat de Decazeville et ses interventions dans les classes.

"Un téléphone portable de plus en plus jeune"

En début d’année scolaire, les collèges Fabre (Rodez) et Ramadier (Decazeville) ont reçu sa visite pour une sensibilisation au harcèlement et cyberharcèlement. Le programme de l’intervention est établi avec l’établissement scolaire et le policier anime ces séances, d’une durée d’une heure et demie, au rythme moyen de trois par mois.

"La problématique actuelle, pour moi, ce sont les réseaux sociaux et le fait que les élèves ont un téléphone portable de plus en plus jeune", explique le formateur, passé par les commissariats de Millau, de l’Essonne et de Decazeville.

S’il utilise un diaporama comme support à ses interventions, Olivier Douet privilégie avant tout les échanges.

Avec des conseils bien concrets en direction de ces élèves, adultes de demain : "Pour la drogue, je leur dis évidemment de ne jamais commencer, que cela agit sur le système nerveux, mais aussi de faire attention à ce qu’ils voient à la télévision ou dans les jeux vidéo. Ils voient des choses qui ne sont pas adaptées à leur âge".

Dernièrement, c’est en grande partie la thématique du harcèlement qui est au centre des rencontres entre le brigadier-chef et les jeunes.

"Sur Snapchat ou TikTok, certains ont déjà un compte en classe de 6e. Or c’est interdit, ils ont donc menti en s’inscrivant, et je leur fais comprendre qu’ils ont commis une infraction. Il faut qu’ils apprennent à bien utiliser ces réseaux, à prendre du recul sur certaines informations qu’ils y trouvent ou, par exemple, à ne pas diffuser de photo d’une personne sans l’accord de celle-ci", explique le policier.

"Renouer le lien avec les jeunes"

Dans son action de Policier formateur anti-drogues, Olivier Douet voit beaucoup de parallèles avec le monde sportif. "Il faut accepter les différences de chacun. Même dans le monde du sport, les mauvais peuvent parfois être mis de côté, ce qui représente une forme de harcèlement", analyse-t-il.

Pour lui, ce qui est fondamental aussi dans ces rencontres est de "renouer le lien avec les jeunes, un lien qu’on a peut-être perdu à un moment donné. Souvent les jeunes oublient que je suis policier, on est ensemble pour parler… Même si certains viennent me voir après l’intervention pour évoquer des problèmes personnels. Et ça, pour moi, ça veut dire que le message est bien passé".

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