Quand les gendarmes utilisent Waze pour se faire repérer par les automobilistes

  • Quand les gendarmes singalent leur présence sur Waze.
    Quand les gendarmes singalent leur présence sur Waze. Capture d'écran - Facebook - Gendarmerie de l'Hérault
Publié le , mis à jour

Les gendarmes du Lot-et-Garonne et de l'Hérault notamment utilisent à leur (bon) escient cette application qui originellement servait surtout à prévenir les automobilistes de leur présence.
 

Le 1er novembre 2021 entrait en vigueur un décret portant sur l'interdiction "de rediffuser tout message de nature à signaler la présence des forces de l'ordre sur les services électroniques d'aide à la conduite ou à la navigation par géolocalisation", rappelle TF1. Dans le viseur de ce décret des applications comme Coyote ou Wase, qui permettaient aux automobilistes de savoir où se trouvaient les contrôles routiers ou les radars.

Une interdiction que les préfets ne pouvaient toutefois appliquer qu'en cas de "contrôles routiers particulièrement sensibles" : alcoolémie, stupéfiants, barrage dans le cadre d'une attaque terroriste... Et ce que sur certaines "voies ou portions de voies", à "date et heures" définies, et dans un rayon maximal de deux kilomètres en agglomération et de dix kilomètres hors agglomération, selon le décret.

Ce sont les applications de navigation qui avaient selon TF1 la charge de supprimer ces avertissements de présence policière lorsqu'elles étaient sommées de le faire, les conducteurs signalant une présence des forces de l'ordre en bord de route n'étant eux pas pénalisés.

Aujourd'hui, en 2023, l'application Waze ne signale que les radars fixes, mais certains contrôles peuvent donc être bloqués par Waze, les automobilistes pouvant toujours signaler une présence policière, qui sera évidemment reprise par l'application. Conséquence, des contrôles routiers contraints à être plus mobiles sur les axes routiers, même si la pastille signalant les forces de l'ordre, qui reste active 10 à 15 minutes sur Waze, peuvent contraindre les conducteurs à lever le pied.

Les gendarmes se font signaler sur Waze, sur les routes et autour des agglomérations

Pourtant, avant même l'entrée en vigueur du décret, certaines gendarmeries ont changé de stratégie vis-à-vis de Waze. C'est le cas en août 2021 dans le Pas-de-Calais, où les gendarmes de Lumbres et de Fauquembergues près de Saint-Omer ont installé un barrage de contrôle routier en se faisant signaler par les utilisateurs de Waze. "On ne peut plus lutter contre des applications de route type Coyote ou Waze, donc on décide plutôt de les utiliser ", confiait alors le capitaine Gavois à la Voix du Nord.

Depuis, cette autre utilisation de Waze a fait boule de neige au niveau national dans les gendarmeries françaises. "Gentiment" boule de neige, beaucoup préférant encore rester en "mode furtif". Et non seulement sur les routes, mais aussi autour des agglomérations.

Ainsi, les gendarmes de Marmande (Lot-et-Garonne) utilisent Waze pour planifier leur dispositif dans les rues ou les axes routiers de la ville, ce qui économise au commandant de brigade le temps de créer une carte sur son ordinateur. Une visibilité destinée "à respecter les règles" pour les citoyens et non "à utiliser Waze", car apparemment, tout le monde n'utilise pas l'application, au vu des infractions relevées...

Même son de cloche dans l'Hérault où, non sans humour, la gendarmerie compte sur cette visibilité et ce partage des points de contrôles parmi les utilisateurs de l'application "diffuser davantage de messages de prévention et (...) anticiper les comportements à risques", comme ici lors d'opérations à Maraussan et Lunel.

De là à ce que, dans un souci d'équité et de partage, les délinquants ne signalent leur présence sur Waze par une pastille "chauffard", "fumeur de joints" ou "cambrioleur", il n'y a qu'un pas. Un très très très grand pas.

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