L'enseigne d'ameublement Habitat placé en liquidation judiciaire : 315 salariés et 25 magasins sur le carreau

  • Le rideau est tiré à Montpellier, comme ailleurs. Le rideau est tiré à Montpellier, comme ailleurs.
    Le rideau est tiré à Montpellier, comme ailleurs. M.L. - GIACOMO ITALIANO
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Centre Presse Aveyron

Dix jours après son redressement, le tribunal de Bobigny a prononcé la liquidation d’Habitat qui emploie 315 salariés et regroupe 25 boutiques en raison de graves difficultés financières.

L’affaire a été pliée en moins de dix jours et la sentence est très cruelle en cette fin d’année. Le tribunal de Bobigny a prononcé jeudi 28 décembre 2023 la liquidation d’Habitat en raison de ses graves difficultés financières, scellant le sort d’une enseigne qui a démocratisé le design pendant des décennies.

Après le placement en redressement judiciaire de cette entreprise spécialisée dans l’ameublement et l’équipement de la maison, les administrateurs judiciaires avaient annoncé le 15 décembre en CSE (comité social et économique) qu’ils allaient demander sa liquidation, au vu de la situation particulièrement détériorée des comptes.
Une situation "irrémédiablement compromise".

Au regard des dettes, le tribunal de Bobigny a préféré mettre un point final à l’histoire d’Habitat en France. Il y a huit jours l’audience au tribunal de commerce les espoirs étaient faibles : "Ils vont nous donner une réponse, mais nous, on sait que ce sera une liquidation", avait estimé auprès du Figaro Youcef Toumert, cadre-salarié depuis 21 ans et membre CGT du CSE d’Habitat.

Voilà qui laisse sur le carreau les 315 salariés dans ses 25 magasins qui vont tous devoir tirer le rideau, dont les deux enseignes en Occitanie à Montpellier et Albi. Habitat France a réalisé un chiffre d’affaires de 65 M€ l’année passée.

Le tribunal a estimé qu’il n’existait "aucune possibilité d’élaboration d’un plan de redressement" et que la situation était "irrémédiablement compromise". Notamment "en raison de l’absence de trésorerie et de l’impossibilité d’utiliser la marque".

Selon toute vraisemblance, il y aura une rupture de chaque contrat de chaque salarié "et puis au revoir, c’est tout… J’ai commencé, dans ma tête, à me préparer", confie Youcef Toumert, qui espérait l’arrivée miraculeuse d’un repreneur. Laquelle n’aura pas eu lieu.

Une très mauvaise nouvelle pour les marques de centre-ville après les liquidations d’autres marques emblématiques : Camaïeu, André, Kookaï, San Marina, Burton, Minelli…

Que vont devenir les stocks ?

La fermeture d’Habitat va très prochainement attirer les repreneurs de stock. La liquidation judiciaire "entraîne en principe l’arrêt de l’activité de la société", explique à Capital Me Malik Guelil, avocat en droit des sociétés, spécialiste des entreprises en difficulté.

"Le patrimoine de la société revient alors au liquidateur judiciaire, qui est désigné par le tribunal pour vendre les stocks dans le but de rembourser les créanciers", précise l’avocat. Et au moment où la société ferme, les entreprises concurrentes ont le droit de formuler des offres pour récupérer les actifs de l’entreprise en liquidation judiciaire, dont les stocks.

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