Musique: 71% des créateurs inquiets face à l'IA, selon une étude franco-allemande

  • Pour Cécile Rap-Veber, directrice générale gérante de la Sacem, il n'est pas question "de ralentir" l'activité de l'IA, "mais bien de la rendre vertueuse".
    Pour Cécile Rap-Veber, directrice générale gérante de la Sacem, il n'est pas question "de ralentir" l'activité de l'IA, "mais bien de la rendre vertueuse". Loic VENANCE / AFP
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ETX Daily Up

(AFP) - Inquiétude du monde musical: 71% des créateurs pensent que l'intelligence artificielle les privera de leurs revenus et menace leur avenir, selon une étude dévoilée mardi par la Sacem française (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et son pendant allemand, la GEMA.

Ce premier rapport du genre sur l'impact de l'IA dans la musique s'appuie "sur une analyse du marché, des interviews d'experts, ainsi qu'un sondage mené auprès de plus de 15.000 créateurs et éditeurs membres de la Sacem et de la GEMA", selon les deux entités.

Klaus Goldhammer, directeur général de Goldmedia, société de conseil allemande qui a réalisé l'étude, souligne que "35% des personnes interrogées utilisent déjà l'IA dans un grand nombre de domaines liés à la création musicale".

"Les nouvelles technologies suscitent également des inquiétudes: 71% des personnes interrogées craignent que l'IA générative ne permette plus aux créateurs de musique de vivre de leur travail à l'avenir", ajoute-t-il.

A l'horizon 2028, la GEMA et la Sacem estiment "que les auteurs et les créateurs pourraient voir leurs revenus diminuer de 27%, représentant une perte totale cumulée de 2,7 milliards d'euros".

Face à ces projections, "95% des créateurs et éditeurs de musique demandent plus de transparence aux entreprises qui développent des outils d'IA". Environ "93% d'entre eux disent également souhaiter que les décideurs politiques accordent plus d'importance aux défis liés à l'IA et aux droits d'auteur", peut-on lire dans le rapport.

Pour Cécile Rap-Veber, directrice générale gérante de la Sacem, il n'est pas question "de ralentir" l'activité de l'IA, "mais bien de la rendre vertueuse".

"Nous travaillons activement avec les acteurs du secteur pour mettre en place des solutions techniques visant à identifier les contenus générés par l'IA", développe la responsable.

Pour sa part, Tobias Holzmüller, directeur général de la GEMA, insiste: "Les auteurs ont besoin de transparence et de contrôle sur l'utilisation de leurs œuvres".

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