Alain Bras, originaire d'Asprières et installé en Irlande : "j’aime retrouver les paysages du vallon"

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  • Quand il revient en Aveyron, Alain Bras ne manque jamais de passer par Rodez et par le vallon  de Marcillac.
    Quand il revient en Aveyron, Alain Bras ne manque jamais de passer par Rodez et par le vallon de Marcillac. Emmanuel Pons
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Recueilli par Emmanuel Pons

Originaire d’Asprières, dans l’Ouest-Aveyron, Alain Bras est installé en Irlande depuis plus de 40 ans. C’est là que cet amoureux du vin a monté, avec son épouse Christine, une boutique de vins et de cartes postales, sur la côte Est du pays. Il s’est prêté à notre questionnaire autour de l’Aveyron.

Un homme qui vous a marqué

Quand j’étais petit, c’était mon grand-père, le "Victorin" Pierre Bras, d’Asprières ; un petit homme en taille (1,60 m), mais qui, avec mon père, aurait traversé le chemin du cimetière avec un large tronc d’arbre sur son épaule, sans donner l’apparence de souffrir. Il était paysan, facteur, et jouait de l’harmonium, à la messe. La droiture et l’honnêteté primaient, pour lui.

Une femme qui vous a marqué

Quand j’étais adolescent, Madame Colette Champagne, chez Champagne, à Asprières. Cette dame cuisinait, servait, et chantait Nana Mouskouri et Georges Moustaki, sans se faire prier trop longtemps, pour les grandes fêtes au village. La salle à manger, pourtant pleine, était silencieuse à l’écoute de cette voix chaude et délicieuse.

Un souvenir fort

En janvier 2002, je rends visite à mon cousin, le "Frédo", à Marcillac. Ce dimanche, il y avait marché. Nous avions déambulé, avec toutes ces victuailles aveyronnaises, et ce parfum aillé et salé. Ce jour-là, nous avons pique-niqué sur la terrasse, chez un ami du Frédo. Il faisait beau, nous formions une bonne équipe, bruyants et railleurs, et nous étions bien loin des troubles des médias qui annonçaient la guerre qui nous guettait, après l’attaque du 11 septembre 2001. Mon cafard se dissipait et la bonne humeur s’installait.

Une habitude ou un rituel

Tous les ans, vers la fin septembre, je rends visite au "Frédo".

Là, nous décidons d’une visite de vignobles en Marcillac, avec l’équipe de potes, d’un repas à une bonne table autour de Rodez, ou d’un grand barbecue, dans les bois, à Salles-la-Source.

Le petit truc de l’Aveyron qui vous manque

De toutes les bonnes choses que j’aime en Aveyron, ce qui me manque, dans les choses de tous les jours, c’est le pain ; la tourte de pain en Aveyron. Ici, elle est meilleure, et elle est bonne, longtemps, plusieurs jours, gardée dans le tiroir sous la grande table de campagne de la salle à manger.

Un lieu

Autour de Marcillac, Salles-la-Source. C’est là que je retrouve le caractère si typique de ce que je reconnais de l’Aveyron, dont je me plais à rêver : le paysage, le climat, les odeurs, les bons produits, et la simplicité des gens dans la rue.

Une bonne table

L’Obélias, à Naucelle, pour ne pas mentionner Bastien Bras.

Mais je me laisse souvent faire. Et je laisse choisir les autres.

Un plat 

Toutes les cochonnailles aveyronnaises me rappellent ma jeunesse ; l’aligot me fait toujours plaisir, ainsi que les tripoux ; la soupe de la grand-mère : elle faisait d’abord sauter les légumes dans de la graisse de canard, et le goût reste unique ; la volaille est toujours très goûteuse ; et la plus goûteuse est celle de la tante Odette à Montbazens, avec sa pintade confite et farcie, c’est ma favorite, inoubliable.

Une boisson 

En apéritif, l’après-midi, j’aime bien une gentiane ; parfois même ajoutée dans la bière. Mais le vin de Marcillac en rouge et le blanc du Fel, sont mes boissons favorites.

Une qualité

La joie de vivre. Ici, on aime les bons produits, on les réclame. On apprécie et on fait passer le message.

Un défaut

La rancune des anciens, les uns envers les autres, peut être dévastatrice. Cela a marqué mon enfance.

Une devise

Tout droit ; voilà ce que mon père répétait. Avec le temps, j’ai donné un sens à cette devise ; celui de s’assumer, de s’accepter. Droit dans ses bottes, comme on dit maintenant.

Un rêve

Avec les années qui passent, on rêve moins, on espère moins. Mon rêve, toutefois, si j’en ai un, serait que mon fils Oisín, 18 ans, prenne du plaisir à arpenter les terres de mes (et de ses) ancêtres aveyronnais.

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