Enfant, on l'appelait "le gros" : poète, amateur d'ânes, la face cachée de Jean Jaurès, contée par Pierre Carayon

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  • Pierre Carayon présente son nouvel ouvrage.
    Pierre Carayon présente son nouvel ouvrage. H.A.
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JDM

Pierre Carayon vient de publier "Jean Jaurès, l’immortelle sagesse", en slam. Il a de l’audace ! Il rejoint avec ce style le clan des nombreux poètes inspirés par l’immense tribun et homme politique. Jean Jaurès écrivait, lui aussi, de la poésie.

Pierre Carayon excelle à traduire l’admiration qu’il voue à Jean Jaurès par des poèmes en phrases rimées qui sonnent juste, qui parlent vrai. Car la poésie ne ment jamais, elle naît toujours au coin du cœur pour se faire immortelle. "En lisant Jaurès, j’ai appris à donner par devoir et par amour/Sans forcément en attendre le moindre retour, confie Pierre Carayon. C’était un représentant politique qui a su faire passer les intérêts français avant ses propres intérêts. Il était désintéressé, faisait de la politique par passion. On aurait bien besoin d’un homme comme lui à l’heure où les valeurs disparaissent. C’était un merveilleux tribun. La nature lui avait donné un don."

Le livre est un agréable panoramique sur la vie de Jean Jaurès. On voyage avec entrain depuis sa petite enfance, sa scolarité exceptionnelle à Castres puis à Paris, ses débuts de journaliste à La Dépêche, son activité politique et son œuvre pour la paix dans une époque balayée par la violence des opinions et les coups bas. La croisade pour la paix est slamée comme une ode à la sagesse. Mais Pierre Carayon a l’art d’offrir des pépites inestimables qui saupoudrent son personnage d’une pincée de sel d’humanité.

Des randos à dos d’âne

On apprend que, dans sa famille, à la Fédial près de Castres, on appelait le jeune Jean "lo gròs", et son frère Louis était "lo rossèl (le roux)". Jules, le père de Jean, avait accroché aux murs le portrait d’Henri d’Artois, comte de Chambord, prétendant au trône de France sous le nom du roi Henri V. On voit d’ici le tableau trônant dans la maison du futur socialiste. On imagine le jeune Jean dans ses joutes oratoires avec Henri Bregson à Normale sup, ses adversaires raillant sa taille et ses tics nerveux. Sa maman, Mérotte, fut son refuge et le phare de sa vie. À Bessoulet, près de Villefranche-d’Albigeois, il y passait ses vacances, faisait des randos à dos d’âne, recevait les grands du pays, parlait en occitan avec les paysans, écrivait pour La Dépêche et l’Humanité. Il associait le vin de Bordeaux à une "jeune vierge" ?… un mystère non élucidé. Jean Jaurès s’est battu deux fois en duel mais ses balles manquaient ses adversaires. Il récitait par cœur Polyeucte de Corneille !

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