Bronchiolite : les séniors très fragiles face au virus respiratoire syncytial (VRS)

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    Bronchiolite : les séniors très fragiles face au virus respiratoire syncytial (VRS)
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Destination Santé

On connaît bien la bronchiolite, cette maladie respiratoire qui frappe chaque hiver des milliers de bébés. Mais les personnes âgées de plus 65 ans et atteintes de comorbidité sont également à risque de présenter des symptômes sévères, comme une insuffisance respiratoire aiguë, en cas d’infection au virus respiratoire syncytial (VRS).

La ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé la semaine dernière le remboursement "à partir de l’automne" d’virus respiratoire syncytial (VRS) pour les séniors. Le feu vert sera donné après l’avis de la Haute autorité de santé (HAS), qui devrait tomber à l’été.

Le VRS, un virus respiratoire saisonnier, infecte les cellules des voies respiratoires supérieures et inférieures humaines. Très contagieux, il est notamment à l’origine de la bronchiolite, cette infection fréquente chez les nourrissons et très jeunes enfants (moins de deux ans).

C’est est l’une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons de moins de 1 an. Chaque année, on estime qu’elle touche 30 % des bébés, soit 480 000 cas par an. Les bronchiolites sévères, nécessitant une hospitalisation, concernent 2 à 3 % des cas ; des nourrissons, qui pour la majorité d’entre eux, ne présentent aucun facteur de risque.

Un virus dangereux pour les personnes âgées

La bronchiolite est une maladie bien connue, surtout chez les jeunes parents. Ce que l’on sait moins, c’est que le VRS est aussi à l’origine d’infections respiratoires chez les adultes, dont les symptômes peuvent varier, allant d’un simple rhume à une détresse respiratoire aiguë. Une congestion nasale, une rhinorrhée, des maux de gorge confirment, après une incubation de 3 à 5 jours, une atteinte des voies respiratoires supérieures. Le plus souvent, ces symptômes, semblables à ceux d’un simple rhume, sont bénins et passent en quelques jours seulement.

Mais chez les personnes âgées, une atteinte des voies respiratoires inférieures est fréquente, accompagnée d’une toux, d’expectorations, d’une respiration sifflante et une dyspnée. Concernant ce public fragile, "plusieurs études ont rapporté des signes radiologiques de pneumonie chez 30 % à 67 % des patients infectés par le VRS et hospitalisés, et une progression vers une détresse respiratoire aiguë chez 8 % à 16 % de ces patients", relaie la HAS. Les patients présentant des comorbidités – maladies cardiaques (insuffisance cardiaque), pulmonaires (BPCO, asthme), immunodépression (cancer, greffe d’organe) – sont également à risque de complications (hospitalisation en soins intensifs, voire le décès).

25 000 hospitalisations chaque année en France

Selon une tribune publiée en septembre dans Le Parisien, signée par des experts réclamant un vaccin contre le VRS pour les adultes à risque, la dangerosité de ce virus est "potentiellement supérieure à celle de la grippe". Ainsi, un décès surviendrait sur 5 à 10 % des hospitalisations, soit un décès sur 10 à 20 hospitalisations. "En France, on estime qu’il y a 20 000 à 25 000 hospitalisations chaque année en rapport avec une infection sévère à VRS chez les sujets de plus de 65 ans, un chiffre très proche de celui des hospitalisations liées à la grippe", écrivent les signataires de la tribune.

On estime que le VRS est responsable, chaque année dans le monde, de 3,4 millions d’hospitalisations et de 100 000 décès. En Europe, le VRS serait responsable chaque année de plus 270 000 hospitalisations et 20 000 décès à l’hôpital chez les adultes de 60 ans et plus.

Plusieurs vaccins bientôt disponibles

Dans les colonnes du Parisiens, les médecins plaidaient pour une vaccination des personnes fragiles dès l’hiver 2023. "Pour éviter des milliers d’hospitalisations avec une surcharge évidente sur le système de santé et bien sûr des morts potentielles, nous devons conserver la réactivité dont on a fait preuve lors de la crise Covid et privilégier la prévention", avaient-ils justifié.

Les nourrissons disposent, eux, depuis septembre 2023 d’un traitement préventif, le Beyfortus. Pour les adultes, plusieurs vaccins sont sur les rails, dont l’Arexvy (GSK) qui a bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché par l’agence européenne du médicament (EMA) et qui devrait donc être remboursé en France à l’automne. D’autres laboratoires pharmaceutiques, Pfizer avec Abrysvo et Moderna avec un candidat vaccin à ARNm sont aussi sur les rangs.

A noter : les gestes barrières peuvent aussi limiter le risque d’infection. Porter un masque si on est soi-même enrhumé, en présence de personnes à risque et aérer régulièrement la pièce.

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