Et si les chiens pouvaient "sentir" la maladie de Parkinson ?

  • Les chiens auraient un odorat 10.000 à 100.000 plus puissant que celui de l’être humain.
    Les chiens auraient un odorat 10.000 à 100.000 plus puissant que celui de l’être humain. SakSa / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Il est connu que les chiens ont du flair. Leur odorat leur permet, avec de l’entraînement, de reconnaître les personnes contaminées par de nombreuses maladies, dont les cancers, la malaria et le Covid-19. Une nouvelle étude nous en apprend plus sur les capacités hors du commun des canidés en ce qui concerne la détection de pathologies humaines.

Cette recherche, parue sur le site de prépublication bioRxiv, porte particulièrement sur la maladie de Parkinson, cette pathologie neurodégénérative qui se caractérise par la disparition progressive des cellules du cerveau indispensables au bon fonctionnement de tout le corps. Ses auteurs, Lisa Holt et Samuel Johnston, affirment que les chiens peuvent être formés à détecter l’odeur spécifique qu’ont les personnes atteintes de cette maladie avec un taux d’exactitude de plus de 80%. Et ce, quelle que soit leur race.

Car les toutous ont un sens de l’odorat surpuissant. On estime qu’il est 10.000 à 100.000 plus puissant que celui de l’être humain. Leur flair leur permet de détecter davantage d’odeurs que nous et à des concentrations bien plus faibles. Or, de récentes études scientifiques suggèrent que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont dans leur sébum des composés organiques volatils ayant une odeur différente de celle des personnes en bonne santé.

Lisa Holt et Samuel Johnston ont donc voulu voir si les chiens étaient en capacité de "sentir" la maladie de Parkinson. Pour ce faire, ils ont mené une expérience impliquant 23 toutous de 16 races différentes, dont des Labrador retriever, des Braque hongrois, des Mastiff et des Spitz nains. Les chiens devaient renifler des échantillons de sébum, prélevés sur 43 personnes ayant la maladie de Parkinson et 31 volontaires sans problème de santé.

Pour s’assurer du bon déroulé de l’expérience, les chiens sélectionnés avaient préalablement suivi une formation de dressage d’une durée de huit mois. Ils avaient notamment appris à s’asseoir, aboyer, tapoter de la patte ou remuer le museau lorsqu’ils identifiaient un marqueur olfactif de la maladie de Parkinson. Au cours de l’expérience, les chiens recevaient une récompense, sous la forme d’un jouet ou d’une friandise, à chaque fois qu’ils identifiaient correctement un échantillon de sébum.

En moyenne, les chiens ont réussi à reconnaître les personnes souffrant de la maladie de Parkinson dans 86% des cas. Par ailleurs, ils n’ont pas réagi face aux échantillons de sébum "sains" dans 89% des cas. "Cette étude démontre que les chiens de compagnie peuvent détecter une odeur cible associée à la maladie de Parkinson, qui existe probablement sous la forme d'un ou plusieurs composé(s) organique(s) volatil(s)", expliquent les chercheurs dans leur étude.

Si les conclusions de cette étude sont prometteuses, elles doivent être prises avec précaution étant donné le petit nombre de chiens y participant. Mais tout porte à croire que les chiens pourraient être de précieux alliés dans le dépistage de la maladie de Parkinson. La preuve, s’il en fallait encore une, que les chiens méritent amplement le titre de meilleur ami de l’Homme.

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