Football : dès le 1er juillet 2024, adieu la Ligue 1 Uber Eats, bonjour à la Ligue 1 McDonald’s

  • Le ballon rond de la Ligue 1 associé à McDonald’s.
    Le ballon rond de la Ligue 1 associé à McDonald’s. Photomontage - Pexels - McDonald's
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L. R. avec Reuters

La Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé ce jeudi 21 mars avoir signé un partenariat stratégique avec l’entreprise McDonald’s, qui "deviendra le partenaire titre de la Ligue 1, à compter du 1ᵉʳ juillet 2024, pour les trois prochaines saisons", en remplacement d’Uber Eats.

Le ballon rond passe du livreur de nourriture au hamburger. En tout cas, adieu la Ligue 1 Uber Eats, et bonjour McDonald’s.

30 millions d’euros par an

"On peut se poser des questions morales sur l’association de la Ligue 1 et de McDonald’s, mais il y a aussi une réalité économique et budgétaire : est-ce que l’enseigne Naturalia par exemple pourrait mettre les sommes que McDonald’s promet à la Ligue de football professionnel ?", suggère à l’AFP Christophe Lepetit, économiste du sport et spécialiste des questions de naming.

En s’associant avec "McDo", la LFP va doubler le montant de ses revenus provenant du naming, obtenant du géant mondial de la restauration rapide 30 millions d’euros par an pour qu’il appose son nom à celui de sa compétition phare.

"Choisir McDonald’s, plutôt que Conforama, qui était la première marque associée à la Ligue 1, ou même Uber Eats, qui possède actuellement le contrat, c’est aussi se donner une visibilité internationale, avec une marque connue tout autour du monde, pour la LFP qui cherche à trouver de nouveaux revenus hors de France", explique encore Christophe Lepetit, chercheur au Centre de Droit et d’Économie du Sport de Limoges (CDES)."

"Donner une visibilité internationale"

Il n’empêche, sport et fast-food ne font pas toujours bon ménage. Cristiano Ronaldo en avait donné la preuve, au cours d’une conférence de presse lors de l’Euro-2020, où il avait remplacé une bouteille de Coca-Cola, partenaire de la compétition, par de l’eau.

C’est peu ou prou ce que Kylian Mbappé avait mis dans la balance dans le conflit qui l’a opposé à la Fédération française de football à propos du droit à l’image des joueurs, la star française refusant, entre autres, d’être associé à KFC ou Coca, encore, partenaires de la FFF.

Elle est légale dans le sens où la loi Evin, par exemple, n’interdit pas de faire la promotion du fast-food

"On peut être circonspect sur une association qui paraît incohérente en termes de valeur et de message passé", enchaîne Christophe Lepetit. "Mais d’abord, elle est légale dans le sens où la loi Evin, par exemple, n’interdit pas de faire la promotion du fast-food, et d’autre part, si je me fais l’avocat du diable, on pourrait aussi se pencher sur les partenariats noués entre des instances sportives et des compagnies aériennes ou des groupes pétroliers qui sont légion et pas tellement plus respectables."

D’autant que ce n’est pas la première fois que la LFP a franchi le Rubicon d’un partenariat financier avec un acteur "fast-food". Avant de faire dans le pneumatique avec BKT, elle avait déjà associé le nom de sa deuxième compétition, la Ligue 2, aux pizzas Domino’s, entre 2016 et 2020. La Fédération française a donc les poulets frits KFC comme partenaire, au moins jusqu’à 2028, la FIFA est, elle, de longue date, liée à Coca-Cola.

Plus localement, la plupart des clubs professionnels nouent des alliances commerciales avec les groupes de restauration rapide de leur secteur.

Et pas que les professionnels : "McDonald’s et ses franchisés soutiennent près de 400 clubs de football en France. Quelques-uns sont professionnels, mais la plupart sont amateurs", rappelle la multinationale.