Prison: des détenus témoignent pour ne plus être stigmatisés

  • Vue de la prison de Druelle, près de Rodez (Aveyron)
    Vue de la prison de Druelle, près de Rodez (Aveyron) AFP/Archives
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Marie-Hélène, coiffeuse, devenue meurtrière ou Yazid, "bon à rien" d'une famille nombreuse puis délinquant de 15 à 30 ans: à travers des récits d'anciens détenus, l'Observatoire international des prisons lance une campagne pour révéler la "normalité" des personnes incarcérées et tordre le coup aux préjugés.

"Je suis née à Paris, dans une famille très +normale+. Mes parents s'entendaient très bien, j'avais une bonne relation avec mon frère (...)" A cinquante ans passés, la vie de Marie-Hélène a basculé lorsqu'elle a tué son conjoint après avoir subi ses violences pendant plus 18 ans.

C'est le parcours de cette femme, en liberté conditionnelle jusqu'en 2015, et celui d'autres détenus "ordinaires" que décrit en profondeur la nouvelle édition du magazine "Dedans-Dehors", revue trimestrielle de l'Observatoire international des prisons (OIP) à paraître cette semaine.

Ces récits de vie constituent la première étape d'une campagne lancée par cette association de défense des droits des détenus, qui se déclinera en 2013 et 2014.

Sous le slogan "Ils sont nous", l'OIP veut faire entendre "un cri de résistance" contre clichés et stigmatisations "tenaces" sur les détenus , explique l'éditorial de la revue.

Une campagne née "parce que la prison voudrait nous faire croire que l'homme qu'elle contient ne nous ressemble plus. Parce qu'il peut être insupportable d'admettre que le clair et l'obscur existent en chacun nous", lit-on encore.

La stigmatisation des détenus justifie souvent l'immobilisme politique sur l'amélioration des conditions de détention, observe Sarah Dindo, codirectrice de l'OIP.

Les cinq premiers "récits de vie" présentés par la revue tentent de comprendre en détail, derrière l'acte et le fait divers, comment s'est forgé le parcours délinquant de ces anciens détenus, "au croisement de facteurs personnels et sociaux" et les traces laissées par la prison.

L'OIP travaille à rassembler une vingtaine de récits de ce type, "malgré les réticences de beaucoup d'anciens détenus à témoigner", observe Sarah Dindo. Une collaboration avec des écrivains, des photographes et des publications dans la presse doivent relayer cette campagne à destination du grand public.

Source : AFP

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