Déraillement dans l'Essonne: au moins 6 morts

  • Un train a déraillé en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013
    Un train a déraillé en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013 AFP - Kenzo Tribouillard
  • Les secours évacuent les victimes de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013
    Les secours évacuent les victimes de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013 AFP - Martin Bureau
  • Les secouristes soignent des victimes de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013
    Les secouristes soignent des victimes de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), près de Paris, le 12 juillet 2013 Pool/AFP - Kenzo Tribouillard
  • Le président François Hollande (à gauche) s'entretient avec le ministre des Transports Frédéric Cuvillier (2e à droite) et le le président de la SNCF Guillaume Pepy, sur les lieux de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le
    Le président François Hollande (à gauche) s'entretient avec le ministre des Transports Frédéric Cuvillier (2e à droite) et le le président de la SNCF Guillaume Pepy, sur les lieux de l'accident à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le Pool/AFP - Kenzo Tribouillard
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AFP

Au moins six personnes ont péri vendredi dans le déraillement pour une raison encore inconnue d'un train Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), l'une des catastrophes ferroviaires les plus graves en France ces dernières années, des témoins décrivant des images d'horreur.

Wagons couchés et déchiquetés qui défoncent le béton de la petite gare de banlieue, morceaux de ballast projetés à des centaines de mètres, voyageurs éjectés, hébétés, parfois les vêtements en sang: témoins et voyageurs étaient sous le choc après l'accident en fin d'après-midi.

Arrivé sur les lieux vers 20H00, François Hollande a exprimé "sa solidarité aux familles", salué "la mobilisation des services de secours". Le suivant sur les lieux, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a fait état vers minuit de six morts et 30 blessés dont huit graves.

Un responsable des secours interrogé auparavant avait précisé qu'aucun enfant ne figurait parmi les six personnes tuées.

En soirée, du matériel de levage et d'éclairage a été envoyé sur place pour permettre la poursuite nocturne des opérations de recherches et vérifier la présence éventuelle d'autres victimes prises dans l'amas de tôle. Arrivé dans la nuit, Manuel Valls a espéré que "le bilan ne s'alourdisse pas".

Il s'agit d'une des plus graves catastrophes ferroviaires en France de ces dernières années.

Le 2 juin 2008, la collision entre un TER et un car scolaire à Allinges (Haute-Savoie) avait causé la mort de sept collégiens. La plus grave catastrophe ferroviaire de ces 25 dernières années avait eu lieu le 27 juin 1988, lorsque la collision de deux trains de banlieue sur les voies souterraines de la Gare de Lyon à Paris avait fait 56 morts.

Après l'accident de Brétigny, le plan rouge "destiné à organiser" les secours en cas "d’événement provoquant un nombre élevé de victimes" a été déclenché. Quelque 300 pompiers, 20 équipes médicales Smur et huit hélicoptères ont été mobilisés. Le parvis de la gare de Brétigny a été très vite transformé en hôpital de campagne.

A hauteur d'un aiguillage

La SNCF a précisé que 385 voyageurs étaient à bord de cet "Intercités" (ex-train Corail) numéro 3657 parti à 16H53 de la gare de Paris-Austerlitz et à destination de Limoges. Le train n'était donc pas surchargé en ce jour de départs en vacances.

A hauteur d'un aiguillage

"Nous ne connaissons pas encore les raisons de ce déraillement", a déclaré sur place le président de la SNCF Guillaume Pepy, réprimant un sanglot, en annonçant qu'un numéro vert, le 0800 130 130, avait été activé.

La vitesse du train n'est pas en cause, selon le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier qui, également sur place, a précisé que la rame roulait à 137 km/h sur cette portion limitée à 150 km/h". La SNCF a également écarté un lien avec des travaux récents près des lieux de l'accident.

Trois enquêtes ont été diligentées par le parquet d'Evry, la SNCF et le Bureau d'enquêtes sur les accidents (BEA).

Il était 17H14 quand les derniers wagons du Paris-Limoges ont déraillé à hauteur d'un aiguillage, 200 mètres avant la gare selon la SNCF, déchiquetant dans le choc le toit du quai. Un train était passé sur la même voie dans le même sens une demi-heure plus tôt sans qu'aucune anomalie ne soit relevée.

M. Pepy a affirmé qu'une collision avec un train arrivant en sens inverse avait été évitée par les cheminots.

Le train accidenté, qui circulait sur le tracé de la ligne du RER C, s'est scindé en deux en entrant à grande vitesse dans la gare, selon une source policière. "Une partie du train a continué à rouler, tandis qu'une autre s'est couchée sur le flanc sur le quai." La catastrophe s'est étendue sur "plusieurs centaines de mètres", selon un responsable des secours.

Un passager, Marc Cheutin, 57 ans, a raconté à l'AFP avoir dû "enjamber une personne décapitée" pour sortir de son wagon. "Peu après le départ alors que je me plongeais dans ma lecture, on a ressenti un premier choc, la voiture dans laquelle je me trouvais - la troisième ou la quatrième, je ne sais plus - a été ébranlée. Il y a eu tout de suite un deuxième choc, là la rame s'est soulevée, puis un troisième et un quatrième et le wagon s'est couché".

"J'ai vu beaucoup de blessés, des femmes des enfants bloqués à l'intérieur. J'ai tremblé comme un gosse. Les gens criaient. Un homme avait le visage en sang. Ce sont des images de guerre", a témoigné par téléphone à l'AFP Vianey Kalisa, un chômeur de 30 ans qui attendait son train en gare de Brétigny pour regagner Paris.

Le périmètre de sécurité établi autour de la gare a par ailleurs dû être élargi, car des jeunes ont brièvement gêné les secours, selon la mairie. Une source policière a fait état de quelques pierres jetées. La circulation sur les grandes lignes a été coupée au départ et à l'arrivée de la gare d'Austerlitz à Paris.

Ce vendredi est un jour de grands départs en vacances. La circulation des trains et des RER empruntant la voie concernée restera perturbée plusieurs jours.

Source : AFP

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