Tardifs, les orages frappent fort cet été

  • Un éclair au-dessus de la Baie des Anges, à Nice, le 25 août 2012
    Un éclair au-dessus de la Baie des Anges, à Nice, le 25 août 2012 AFP/Archives - Valery Hache
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Le printemps froid avait tenu les orages à l'écart, mais un début d'été très chaud leur a déroulé le tapis rouge, et ils frappent fort, au point que ce mois de juillet est le deuxième le plus foudroyé depuis 9 ans.

"Le printemps n'avait pas été orageux parce qu'il faisait trop frais. Ils ont commencé à se manifester à la mi-juin, notamment le 19 juin, et depuis une bonne quinzaine de jours, c'est à nouveau très orageux", résume Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France.

En juillet, 527.496 impacts de foudre ont été enregistrés, près de cinq fois plus qu'en 2012 et 2011, indique Météorage, une filiale de Météo-France.

Un bilan qui fait de ce mois de juillet 2013 le deuxième le plus foudroyé de ces neuf dernières années, après 2006 et ses 776.004 impacts.

Les orages sont monnaie courante en été, mais c'est leur "caractère violent" qui est notable cette année, souligne Patrick Galois: "des cumulonimbus très développés, qui mettent en jeu beaucoup de puissance, des vents très forts, des grêlons très développés".

"On a mesuré plusieurs fois des rafales de vent largement au-dessus de 100 km/h, et parfois même pouvant dépasser les 150 km/h. C'est assez rare de mesurer ce genre de rafales sous un orage", relève-t-il.

Si on compte seulement le nombre de jours d'orages, 27 contre 22 et 21 respectivement en 2012 et 2011, ce mois de juillet n'est en effet pas exceptionnel.

"Ce qui est considérable, c'est le nombre de grosses journées orageuses", souligne Stéphane Schmitt de Météorage.

"Juillet 2013 se singularise avec 17 jours avec plus de 10.000 impacts aux sols contre 5 jours en 2011 et 2012", précise-t-il.

Sur la seule journée du 27 juillet, plus de 100.000 impacts ont été relevés, quand les plus grosses journées culminaient à 60.000 en 2012 et 35.000 en 2011.

Une machine

Le Sud-Ouest a été particulièrement frappé, mais aussi une ligne allant de Bordeaux à Charleville Mézières.

Et à chaque passage d'une vague orageuse, les dégâts sont considérables: accidents parfois mortels, dizaines de milliers de foyers sans électricité, caves inondées, chutes d'arbres perturbant le trafic ferroviaire...

Les viticulteurs ont notamment payé un tribut particulièrement lourd avec des milliers d'hectares de vignes ravagés par des grêlons de la taille de balles de ping pong: dans le Bordelais début août, en Bourgogne en juillet, et en Touraine mi-juin.

Pourquoi des épisodes aussi violents ? Un orage, "c'est toute une machine", explique M. Galois. "Quand on a beaucoup d'air chaud et après de l'humidité et de l'air froid qui arrive par dessus, ça donne une sorte de machine qui se développe et peut devenir parfois très violente".

Et cette année, "de l'air chaud s'est installé sur le pays pendant la première quinzaine de juillet avec un anticyclone sur les îles britanniques, puis il a reculé et on a eu une influence un peu plus maritime", indique-t-il. "Comme cet air un peu plus humide, venant de l’Atlantique, arrivait sur de l'air chaud, voire très chaud, ça a donné lieu à des évolutions orageuses parfois violentes".

Rien ne permet de dire que l'actuelle vague orageuse est la dernière de l'été. Mais elle va s'évacuer à la fin de semaine, et "à partir de vendredi, c'est le retour à un temps plus calme", prévoit M. Galois.

"Et il ne devrait pas y avoir de chaleur suffisante, ni d'instabilité de la masse d'air pour générer des orages dans les jours qui viennent", poursuit-il.

Source : AFP

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