Syrie: Ayrault en première ligne pour convaincre du bien-fondé d'une action

  • Barack Obama (g) et François Hollande (d) au sommet du G8 à Enniskillen en Irlande du Nord, le 18 juin 2013
    Barack Obama (g) et François Hollande (d) au sommet du G8 à Enniskillen en Irlande du Nord, le 18 juin 2013 AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 août 2013 à Paris
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 août 2013 à Paris AFP - François Guillot
  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (g) et le ministre de la Défence Jean-Yves Le Drian au Bourget près de Paris, le 17 juin 2013
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (g) et le ministre de la Défence Jean-Yves Le Drian au Bourget près de Paris, le 17 juin 2013 Pool/AFP/Archives - Philippe Wojazer
Publié le
AFP

Documents déclassifiés à l'appui, Jean-Marc Ayrault va tenter de convaincre lundi le gotha des parlementaires du bien-fondé d'un recours à la force contre le régime de Bachar al-Assad, même si l'exécutif se refuse obstinément à organiser un vote au Parlement.

Ces documents, assure-t-on de source proche du dossier permettront de "bien identifier le régime comme responsable" de l'attaque chimique qui a fait plus de 1.400 morts dans la banlieue de Damas le 21 août, selon les Etats-Unis, qui tiennent aussi Bachar al-Assad pour responsable de ce massacre.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fera une déclaration à la presse lundi à l'issue de la réunion, convoquée à Matignon à 17h00.

Autour de la table, outre le chef du gouvernement: Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Alain Vidalies (Relations avec le Parlement), les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Jean-Pierre Bel et Claude Bartolone, ceux des commissions de la Défense et des Affaires étrangères des deux chambres ainsi que les patrons des groupes.

"Tout ou partie" de ces documents pourraient être ensuite communiqué à l'ensemble de la représentation nationale convoquée mercredi en session extraordinaire pour un débat sur la Syrie qui s'annonce houleux.

Au-delà des parlementaires, l'exécutif tente d'emporter l'assentiment d'une opinion publique rétive. Près des deux tiers des Français (64%) se déclarent opposés à une intervention militaire française en Syrie, selon une enquête BVA publiée samedi.

Plus inquiétant encore pour l'Elysée, une majorité d'entre eux (58%) ne font pas confiance au président François Hollande pour conduire cette éventuelle action militaire en dépit des succès enregistrés par l'opération lancée au Mali en janvier.

En pointe sur le dossier syrien, au point de se retrouver bien seule en Europe après le "no" du Parlement britannique, la France se retrouve aussi "piégée" par Washington, selon l'analyse de la plupart des éditorialistes lundi matin.

Après le Premier ministre britannique David Cameron qui a consulté son Parlement au prix d'un revers cinglant, Barack Obama a sursis à lancer des frappes aériennes qui paraissaient imminentes, s'en remettant à son tour au Congrès des Etats-Unis, qui en débattra à compter du 9 septembre.

Pieds et poings liés en attendant la décision américaine, François Hollande se retrouve isolé sur un second terrain, seul parmi ses pairs à s'arc-bouter sur une conception régalienne du pouvoir qui fait du chef de l'Etat et des armées l'unique décideur d'une intervention armée.

Un stock de plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques

De nombreuses voix se sont élevées tout au long du week-end, à droite, mais aussi désormais parmi les députés socialistes - tels Patrick Mennucci ou la présidente de la commission de la Défense à l'Assemblée Patricia Adam - pour l'exhorter à organiser un vote mercredi. Plus que la responsabilité du régime syrien dans l'attaque du 21 août, ce sont le périmètre d'une action militaire, ses finalités et ses effets qui font débat.

Lundi la pression s'est un peu allégée avec les propos de Jean-François Copé (UMP), estimant dans un entretien au Monde qu'il n'a pas à demander un vote car c'est au seul président de la République de "choisir" de l'organiser. Le numéro un de l'UMP se démarque ainsi des centristes Jean-Louis Borloo (UDI) ou François Bayrou (MoDem), mais aussi de Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, qui avait encore réclamé ce week-end un vote du Parlement engageant la responsabilité du gouvernement.

Pour Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS pour l'international, le résultat de ce vote ne ferait d'ailleurs "aucun doute, d'autant plus si (...) la responsabilité du gouvernement est engagée".

Parmi les éléments de preuve que le gouvernement pourrait produire lundi figurera vraisemblablement une récente note de synthèse des services de renseignement français, publiée par le Journal du Dimanche et dont l'authenticité à été confirmée à l'AFP.

Cette note de synthèse établie par la DGSE (sécurité extérieure) et la DRM (renseignement militaire) après de longs recoupements fait état de la détention par le régime syrien d'un stock de plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, composé notamment de gaz moutarde et de gaz sarin.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?