Bulgarie: une piste sur l'identité de la mystérieuse petite Maria

  • Photo prise le 24 octobre 2013 à Nikolaevo, en Bulgarie, des enfants du couple de Roms bulgares, Sacha et Atanas Roussev, soupçonnés d'être les parents de la petite Maria
    Photo prise le 24 octobre 2013 à Nikolaevo, en Bulgarie, des enfants du couple de Roms bulgares, Sacha et Atanas Roussev, soupçonnés d'être les parents de la petite Maria Bgnes/AFP - Bgnes
  • Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala
    Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala Police grecque/AFP/Archives - -
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AFP

La police bulgare a interrogé jeudi un couple de Roms bulgares ayant plusieurs enfants très blonds et susceptibles d'être les parents biologiques de la petite Maria, la mystérieuse fillette découverte dans un camp rom en Grèce.

Le parquet de Strara Zagora a annoncé en fin d'après-midi l'ouverture d'une enquête pour abandon d'enfant "contre une femme dont les initiales du nom sont S. Zh. R.".

"L'enquête a été ouverte après des investigations réalisées en liaison avec la fillette nommée Maria trouvée en Grèce", précise le parquet, qui a ordonné un test ADN, interrogé des témoins et demandé des informations sur les voyages à l'étranger de cette femme.

Les autorités bulgares ont obtenu un profil ADN et une photo de Maria de la part des autorités grecques, a annoncé le ministère bulgare de l'Intérieur dans un communiqué. Les résultats du test pourraient n'être pas connus avant au moins une semaine, a expliqué à l'AFP une responsable du département de médecine génétique à l'hôpital universitaire de Sofia.

Le couple rom, Sacha et Atanas Roussev, a été interrogé par la police. Au cours de l'interrogatoire, Sacha Roussev a indiqué avoir reconnu à la télévision le 23 octobre l'homme et la femme à qui elle avait laissé son bébé en Grèce, a ajouté le ministère de l'Intérieur. "Elle a affirmé que la petite Maria ressemblait à ses autres enfants", a poursuivi le ministère.

"Nous avons donné notre enfant. Nous n'avons pas pris d'argent. Nous n'avions pas assez pour la nourrir", a expliqué à l'agence de presse BGNES cette petite femme mince au teint mat, aux yeux foncés et aux cheveux bruns.

La télévision a montré des enfants très blonds du couple dans le ghetto tsigane misérable de Nikolaevo, où régnait une agitation médiatique inhabituelle.

La famille Roussev vit dans une maison constituée d'une pièce unique, ne disposant que d'un seul lit occupé par deux personnes.

La photo de Maria, âgée de quatre ou cinq ans, a fait le tour du monde depuis sa découverte le 16 octobre dans un camp rom à Farsala près de Larissa en Grèce. Les autorités grecques ont saisi Interpol pour établir son identité.

Le couple de Roms qui en avait la garde - un homme de 39 ans et sa femme, 40 ans - a été inculpé lundi d'"enlèvement" et placé en détention dans l'attente d'un procès. Il affirme que la mère de l'enfant, une Rom bulgare, l'a leur avait confiée car elle ne pouvait pas s'en occuper.

Un site internet grec d'information, Zougla.fr, est également remonté jusqu'au couple Roussev, au fil de plusieurs jours de recherches.

Le site se fonde sur les dates et lieu de naissance présumés de l'enfant, le 31 janvier 2009 à Lamia (centre de la Grèce), que lui aurait certifiés un proche de la famille ayant élevé Maria.

Partant de ces informations, il affirme avoir retrouvé un certificat de l'hôpital de Lamia attestant de l'accouchement de Mme Roussev à cette date. Il publie un extrait de ce document avec le nom du médecin qui l'a prise en charge ainsi qu'un document en grec présenté comme un certificat de mariage du couple Roussev en vertu duquel ce dernier s'est marié en 1996 à Nikolaevo.

Interrogée par l'AFP, la police grecque a refusé de commenter les informations du site Zougla.fr.

L'affaire a suscité une vague d'émotion en Grèce et dans le monde et conduit à certains jugements hâtifs sur les Roms, déplore le Centre européen des droits des Roms (ERRC). En Irlande, deux enfants roms qui ne ressemblaient pas aux autres membres de leurs familles ont été retirés à ces dernières, avant de leur être rendus mercredi à la suite de tests ADN concluants.

"Il y a au sein de la communauté rom des groupes qui n'ont pas la peau foncée, qui ont la peau blanche ou plus blanche, des gens avec des yeux bleus ou verts", a déclaré son président Dezideriu Gergely, dans un entretien avec l'AFP. "Agir sur la perception est un acte de discrimination raciale", a-t-il expliqué.

Source : AFP

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