Chômage: Hollande a moins de trois mois pour tenir son engagement

  • Infographie retraçant l'évolution du chômage entre septembre 2012 et septembre 2013 Infographie retraçant l'évolution du chômage entre septembre 2012 et septembre 2013
    Infographie retraçant l'évolution du chômage entre septembre 2012 et septembre 2013 AFP
  • Le président François Hollande, le 25 octobre 2013 à Bruxelles
    Le président François Hollande, le 25 octobre 2013 à Bruxelles AFP - Eric Feferberg
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AFP

Le compte à rebours est enclenché: le nouveau record de demandeurs d'emploi en septembre accentue la pression sur François Hollande à moins de trois mois de l'échéance qu'il s'est fixée pour inverser la courbe du chômage, mais le président n'en démord pas et assure être "sur le chemin".

Sur août et septembre, le nombre de chômeurs a augmenté au total de 10.000, "c'est encore trop, mais il y a une évidente décélération par rapport à ce que nous constations (il y a) un an où le chômage augmentait de 30 à 40.000 par mois", a commenté le président depuis Bruxelles.

En septembre, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a bondi de 60.000, franchissant un nouveau record (3,29 millions) en métropole, contre -50.000 en août. Une hausse en partie imputable au bug du mois d'août, quand une partie des chômeurs n'avaient pas été relancés par SMS et étaient sortis des listes.

Avec ceux qui ont travaillé à temps réduit et l'Outre-mer, Pôle emploi recensait au total fin septembre 5,1 millions d'inscrits.

Mais malgré ce record et le compteur qui s'accélère, le gouvernement continue de voir une issue favorable.

Le ministre du Travail Michel Sapin a mis en avant vendredi le fait que le chômage augmentait "beaucoup moins vite" qu'en début d'année.

"Le gros du chômage c'était au début de l'année", lorsqu'il y avait "1.000 chômeurs de plus par jour", "ensuite au mois de juin, on est arrivé à 500 par jour" et "aujourd'hui, nous sommes à moins de 200 par jour, c'est toujours trop mais vous voyez bien quelle est la direction dans laquelle nous allons", a souligné le ministre.

"Malhonnête", rétorque le président de l'UMP Jean-François Copé, pour qui on ne peut "parler d’une confirmation de +tendance à l’amélioration+ alors que le mois de septembre illustre une dégradation brutale du marché de l'emploi".

"La communication du gouvernement à ce sujet est indécente, alambiquée et donc incompréhensible", a-t-il jugé.

Décembre ou janvier?

Alors que François Hollande estimait en septembre être "tout près du but" sur l'inversion de la courbe du chômage, il a admis qu'à ce stade "nous n'y sommes pas encore".

Le "bilan", a-t-il insisté, ne pourra être fait qu'en janvier 2014, quand les chiffres de décembre seront connus.

A la question "Êtes-vous toujours convaincu que la courbe va s’inverser avant Noël?", le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu de son côté "oui" vendredi.

Pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, "on est en train de traiter l'écume des choses, on est en train de traiter des courbes de chômage et pas du nombre de chômeurs".

Refusant que le débat soit réduit à "un commentaire mensuel", il a réclamé une plus forte mobilisation des "acteurs" face au chômage, et lancé une "alerte" face au "danger pour la démocratie".

Du côté de Force ouvrière, le scepticisme était aussi de mise. Evoquant une amélioration "en trompe l'oeil" le mois dernier, le syndicat relève que "l'aggravation continue de la situation de l'emploi est malheureusement confirmée", et réclame une autre politique pour "retrouver de la croissance et soutenir l'emploi".

Des économistes sont eux aussi dubitatifs.

Pour Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la politique de l'emploi du gouvernement, axée sur les contrats aidés (320.000 contrats aidés classiques depuis janvier et 70.000 emplois d'avenir), est bonne. "Mais c'est plutôt la politique macro qui n'est pas bonne" et empêche la création d'emplois dans le privé.

L'économiste estime que le gouvernement a le "devoir d'y arriver et d'y croire", mais ne voit pas d'inversion durable de la courbe, relevant qu'il peut y avoir un ou deux mois de baisse. Il concède toutefois: "on peut se tromper dans nos prévisions".

Source : AFP

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