Libération affirme que Woerth a accordé une ristourne fiscale à Tapie, qui dément

  • Bernard Tapie, le 10 juillet 2013 à Paris
    Bernard Tapie, le 10 juillet 2013 à Paris AFP/Archives - Fred Dufour
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AFP

Libération affirme que Bernard Tapie a bénéficié d'une ristourne fiscale de plusieurs dizaines de millions d'euros sur l'arbitrage Adidas, grâce à une intervention de l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, ce que l'homme d'affaires a démenti auprès de l'AFP jeudi soir.

Selon le quotidien à paraître vendredi, Bernard Tapie n'a payé que 11,2 millions d'euros sur "l'argent de l'arbitrage" rendu en 2008, qui lui avait accordé plus de 400 millions d'euros. Il s'agirait "d'une ristourne de 54 à 83 millions d'euros", qui aurait été "accordée en avril 2009 par le ministre du Budget de l'époque, Eric Woerth, contre l'avis de l'administration fiscale".

"Tout est absolument faux", a répondu Bernard Tapie à l'AFP. L'homme d'affaires assure au contraire que le fisc lui a fait payer "7 millions de trop" et qu'"un arrêt récent du Conseil d'Etat reprend mot pour mot l'analyse du cabinet fiscaliste" intervenu pour le compte du liquidateur de sa société GBT (Groupe Bernard Tapie).

"Les discussions n'ont pas eu lieu avec Eric Woerth mais avec l'administration fiscale. Et je n'avais de toute façon pas la parole, puisque j'étais en liquidation", a-t-il ajouté.

Libération livre le récit de longues négociations entre le camp Tapie et la "cellule fiscale" du ministère du Budget, chargée des personnalités. Le quotidien affirme qu'une des réunions est organisée à l'initiative de Stéphane Richard, à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et aujourd'hui mis en examen, comme Bernard Tapie, pour "escroquerie en bande organisée" dans l'enquête pénale sur l'arbitrage.

Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Woerth, Me Jean-Yves Le Borgne, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.

Pour Bernard Tapie, la fiscalité qui doit s'appliquer est celle des plus-values alors que le fisc estime qu'il s'agit d'un impôt sur les sociétés, à 33,33%, écrit le journal.

L'homme d'affaires a réaffirmé cette analyse à l'AFP jeudi soir. "La fiscalité totale sera appliquée le jour où la distribution de ce qu'a reçu GBT me sera faite", a-t-il dit.

Finalement, deux projets auraient été soumis à Eric Woerth. L'un à 94 millions d'euros, en appliquant une taxation à 33,33%, et l'autre à 65 millions d'euros. Mais l'ancien ministre, entendu jeudi et vendredi par la justice dans une autre affaire, celle de l'hippodrome de Compiègne, aurait effectué des "coupes" jusqu'à parvenir à la somme de 11,2 millions d'euros, affirme le quotidien.

Source : AFP

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