Taxe à 75%: les patrons des clubs de foot reçus par Hollande

  • Jean-Marc Ayrault le 29 octobre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris
    Jean-Marc Ayrault le 29 octobre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris AFP - Pierre Andrieu
  • L'équipe de France de football le 20 juin 2010 à Knysna en Afrique du Sud
    L'équipe de France de football le 20 juin 2010 à Knysna en Afrique du Sud AFP/Archives - Franck Fife
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AFP

Les patrons des clubs de football, qui menacent de faire grève contre la taxe à 75%, rencontrent ce jeudi le président de la République François Hollande, mais leur cause semble perdue tant les pouvoirs publics ont multiplié les messages de fermeté sur ce texte.

"Le Président doit dire aux présidents de clubs de foot qu'il faut qu'ils mouillent le maillot pour notre pays", a ainsi lancé le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, sur France Info, tandis que le ministre du Travail Michel Sapin insistait sur LCI : "Il ne faut pas mollir sur ce point parce qu'il n'y a aucune raison de le faire".

Comment les clubs de foot pros ont-ils encaissé ces déclarations ? Dans leur camp, les espoirs ont été clairement refroidis par la journée de mercredi, selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP.

Et ce n'est pas la déclaration de Jean-Marc Ayrault qui va les rassurer. Le Premier ministre affirme jeudi dans le quotidien russe Kommersant que "les Français ne comprendraient pas que le football soit exonéré" de la taxe à 75%.

"Dans ces moments difficiles, il est normal de faire davantage appel à la solidarité de ceux qui ont le plus de moyens", relève Jean-Marc Ayrault qui entame jeudi une visite de deux jours en Russie.

Le foot français, qui n'a plus connu de grève depuis 1972 -les joueurs voulaient alors faire reconnaître leurs droits contractuellement-, en arrivera-t-il alors à cette extrémité ? Une "journée blanche", sans matches de L1 et L2 du vendredi 29 novembre au lundi 2 décembre inclus, est-elle possible ?

Le rendez-vous reste en tout cas fixé à 16h30 jeudi à l'Elysée entre le chef de l'Etat et les présidents de la Fédération et de la Ligue du foot, accompagnés de six présidents de clubs et d'un représentant de chacun des autres acteurs du secteur.

Jeudi, les patrons du foot ne vont pas demander le retrait du projet du loi, mais négocier sa non rétroactivité. En clair, les clubs pourraient accepter le principe d'une taxation sur les "nouveaux contrats à durée déterminée (des joueurs)", comme l'a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF, le syndicat des clubs professionnels, et lui même président du Havre (L2).

Grève, le souvenir de Knysna

"Nous ne cherchons pas le bras de fer, expose encore M. Louvel. Nous disons que cette taxe, dans l'application qui est prévue, n'est pas acceptable. Nous ne demandons pas un recul total du gouvernement, mais un aménagement de son application, par rapport à la spécificité du foot".

Selon un argumentaire du foot pro que s'est procuré l'AFP, cette taxe à 75% représenterait une charge totale de 44 millions d’euros pour la L1, estimation basée sur les hauts revenus d'environ 120 joueurs des 14 clubs concernés.

Et les patrons du foot français de mettre en avant la perte cumulée de 108 millions d'euros en 2011/12 pour les deux divisions (L1 et L2).

Jusqu'ici tous les clubs professionnels, sauf un, celui de Guingamp, club longtemps présidé par M. Le Graët, qui fut également maire PS de la ville et est toujours proche du gouvernement actuel, ont affiché leur détermination dans le projet de "journée blanche", mouvement qui serait abandonné en cas d'accord avec les pouvoirs publics (et prolongé à contrario).

Reste la grande inconnue: la réaction du public en cas de grève du foot, trois ans après la fameuse grève honnie des Bleus à Knysna, lors du Mondial 2010.

Le foot pro a brandi mercredi un sondage dévoilé par son syndicat, où 67% des Français estiment que ce n'est pas aux clubs de payer la taxe à 75% mais aux joueurs. Mais dans un mois, les réactions des supporters, s'ils sont vraiment privés de ballon rond tout un week-end, pourraient changer de nature.

Source : AFP

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