Thaïlande: le roi appelle à la stabilité après les manifestations violentes

  • Une manifestante tient le portrait du roi Bhumibol Adulyadej, le 4 décembre 2013 à Bangkok
    Une manifestante tient le portrait du roi Bhumibol Adulyadej, le 4 décembre 2013 à Bangkok AFP - Pornchai Kittiwongsakul
  • Le roi Bhumibol Adulyadej adresse un message aux Thaïlandais le jour de son anniversaire, le 5 décembre 2012 à Bangkok
    Le roi Bhumibol Adulyadej adresse un message aux Thaïlandais le jour de son anniversaire, le 5 décembre 2012 à Bangkok AFP/Archives - Christophe Archambault
  • Heurts entre manifestants et police, le 2 décembre 2013 à Bangkok
    Heurts entre manifestants et police, le 2 décembre 2013 à Bangkok AFP/Archives - Nicolas Asfouri
  • Un portrait du roi Bhumibol Adulyadej dans une rue de Bangkok à la veille de son anniversaire, le 4 décembre 2013 en Thaïlande
    Un portrait du roi Bhumibol Adulyadej dans une rue de Bangkok à la veille de son anniversaire, le 4 décembre 2013 en Thaïlande AFP - Indranil Mukherjee
Publié le
AFP

Le roi Bhumibol Adulyadej a appelé jeudi les Thaïlandais à travailler ensemble pour la "stabilité" du pays, à l'occasion de son 86e anniversaire qui marque une trêve précaire dans les manifestations violentes visant à faire tomber le gouvernement.

La Thaïlande a été "en paix pendant longtemps parce que tout le monde travaillait ensemble pour le bénéfice du pays. Chaque Thaïlandais devrait être conscient de ça et assumer son rôle pour le bénéfice du pays, c'est-à-dire la stabilité et la sécurité du pays", a déclaré le monarque révéré lors d'un discours retransmis à la télévision, sans mentionner spécifiquement les troubles actuels.

Des milliers de Thaïlandais vêtus de jaune - couleur du roi -, certains pleurant, sont descendus dans les rues de Hua Hin pour s'agenouiller devant le cortège royal à l'occasion de cette cérémonie officielle dans la station balnéaire au sud de Bangkok où le monarque réside depuis l'été.

Le roi est considéré comme un demi-dieu par nombre de Thaïlandais et des violences le jour de son anniversaire seraient vues comme un affront. Et l'approche de l'événement a permis une pause dans les manifestations réclament le départ de la Première ministre, Yingluck Shinawatra.

Mais la situation restait tendue. Le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban, qui veut remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, a promis de reprendre le combat dès vendredi.

Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre la police et ces manifestants s'opposant à Yingluck mais aussi et surtout à son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006 et qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.

Les violences avaient éclaté samedi entre manifestants pro et antigouvernement, faisant plusieurs morts dans des circonstances troubles. Des manifestants antigouvernement ont ensuite tenté de prendre le siège du gouvernement, jetant des pierres sur la police qui a riposté à coups de gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc.

Les autorités ont finalement changé de tactique mardi, laissant ces militants entrer brièvement aux sièges du gouvernement et de la police, sans résistance.

"Demain nous manifesterons"

Les manifestants, qui étaient environ 180.000 au pic de leur mobilisation, n'étaient plus que quelques milliers mercredi dans divers lieu de la capitale, mais les quelques centaines toujours rassemblés jeudi au Monument de la démocratie, lieu symbole de la mobilisation où ils campent depuis un mois, se préparaient déjà à reprendre la lutte.

"Demain (vendredi) nous manifesterons. Nous reviendrons jusqu'à ce que nous obtenions la victoire pour le peuple thaïlandais", a promis Khieu, en regardant la cérémonie officielle d'anniversaire sur écran géant.

Yingluck participait, elle aussi, à ces célébrations à Hua Hin et d'autres manifestants l'ont huée lorsqu'elle est apparue sur l'écran.

La colère des manifestants, alliance de bourgeois conservateurs proches du Parti démocrate, principal parti d'opposition, et de groupuscules ultra-royalistes, a été provoquée par un projet de loi d'amnistie qui, selon ses détracteurs, aurait permis le retour de Thaksin, en exil pour échapper à la prison pour malversations financières.

Malgré son rejet par le Sénat, les manifestants, accusant Yingluck d'être la marionnette de son frère, n'ont pas désarmé.

Le milliardaire divise le pays entre masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, qui l'adorent, et les élites de Bangkok qui le haïssent et le voient comme une menace pour la monarchie.

Le roi Bhumibol, plus ancien monarque en exercice dans le monde avec plus de soixante années de règne, est considéré comme une force morale bienveillante dans un pays marqué par une histoire d'instabilité politique.

Par le passé, il était intervenu de façon spectaculaire au milieu de crises politiques. Mais admis en 2009 à l'hôpital qu'il a quitté en août dernier pour rejoindre son palais de Hua Hin, le roi n'a fait que de rares apparitions publiques ces dernières années.

En 2010, il était resté largement silencieux lorsque quelque 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avait occupé le centre de Bangkok pour réclamer la démission du gouvernement, avant un assaut de l'armée. La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?