L'Aveyron a-t-il tout à gagner d'une fusion entre Decazeville et Rodez ?

Depuis l’annonce, diversement appréciée, du projet de fusion entre Biarritz et Bayonne -qui semble aujourd'hui enterré-, certains Aveyronnais y ont vu un signe favorable au rapprochement des clubs phares du département. Et si Rodez et Decazeville se rapprochaient ?

Certains diront que les deux cas n’ont rien à voir, que la distance kilométrique entre les villes est loin d’être la même, etc. Dont acte. Pourtant, une fusion entre le Sporting et le SRA a déjà été évoquée. Il n’y a pas si longtemps que cela d’ailleurs.

Le 5 avril 2012, Philippe Laüt avait lâché une petite bombe à quelques jours d’un «clasico» aveyronnais. "On va certainement me traiter de fou mais l’évolution du rugby fait qu’il faudrait une fusion des deux clubs pour avoir une grande équipe en Aveyron. Le temps démontre souvent que les idées n’étaient pas si farfelues que cela", avait déclaré l'ex-président ruthénois.

"1+1 ne fera jamais 2"

Farfelu? Oui pour la grande majorité, voire la totalité, des amateurs de rugby dans le département. Pour le coprésident du Sporting decazevillois Jean-Luc Delaneau également. Pour lui : "1+1 ne fera pas deux comme certains peuvent le croire. Nos sponsors ne donneraient pas d’argent pour une entente et c’est pareil du côté de Rodez." 

"On ne créera pas une équipe de Pro D2 en faisant cela"

Depuis les déclarations de Laüt, de l’eau a coulé sous les ponts. Notamment du côté de Rodez. Et l’idée, ne serait-ce que l’évocation d’une fusion a été rangée au fond du grenier... des idées farfelues. Le président Norbert Fabre a été très clair sur la question en appuyant son homologue du Bassin. "Nos supporters, nos dirigeants, nos bénévoles n’aimeraient pas une entente. Il y a plein de choses à faire en commun mais je suis totalement opposé à une fusion. On ne créera pas une équipe de ProD2 en faisant cela."  

De nombreux exemples leur donnent raison. La fusion Lannemezan-Tarbes s’est révélée être un fiasco. Et même si elle n’a duré que quatre ans (1997-2001), elle a laissé de nombreuses cicatrices encore visibles aujourd’hui. Bref, il y aura toujours les «pour» et les «contre» mais force est de reconnaître qu’une fusion entre Rodez et Decazeville enlèverait beaucoup, beaucoup de charme à l’ovale rouergat.