José Ballester façonne le visage de Villefranche-de-Rouergue

  • José Ballester expose ses oeuvres au premier étage de son atelier, place Bernard-Lhez à Villefranche-de-Rouergue.
    José Ballester expose ses oeuvres au premier étage de son atelier, place Bernard-Lhez à Villefranche-de-Rouergue. Philippe Henry
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Philippe Henry

Portrait. Installé depuis plus de trente ans en bastide le sculpteur a marqué de son empreinte la ville en réalisant de nombreuses sculptures qui trônent aujourd’hui dans plusieurs endroits de la bastide.

Ses mains puissantes et habiles ont façonné au fil des sculptures le visage de Villefranche-de-Rouergue. José Ballester imagine, taille, retaille et donne enfin vie à des blocs de pierre brute, leur donnant cette courbe si particulière qui a fait son style.

Sculpteur insatiable de 75ans, il inaugurait sa dernière et "monumentale", comme il aime à le rappeler lui-même, œuvre le 14 décembre dernier, la borne-fontaine des pèlerins de Saint-Jacques, à l’angle de la rue des Cordeliers et de la rue du Sergent-Bories. Du bloc rectangulaire de 13 tonnes de marbre de Carrare venu tout droit d’Italie, il ne reste plus aujourd’hui que 3,2 tonnes. José Ballester aura mis un an pour arriver à ses fins.

Les beaux-arts à Barcelone

Le colosse du Saint-Jean, qui symbolise la faille géologique sur laquelle est bâtie la bastide, où encore la statue de la liberté font aussi partie de ses principales œuvres qui font parties du paysage quotidien des Villefranchois. Sans compter sur la statue qui trône sur la place du Sol-de-la-dîme à Villeneuve-d’Aveyron. Des œuvres qui signent son enracinement définitif dans l’histoire de cette ville qui lui a tendu les bras, il y a bientôt 37 ans.

Mais le parcours de José Ballester s’est écrit bien avant ça. D’abord du côté de son Espagne natale, à Valence où il est né. C’est par hasard qu’il découvre la sculpture en jouant avec des morceaux de terre glaise avec lesquels il façonne des billes, il reproduit des objets de son quotidien, sculpte des animaux. Les hasards de la vie l’ont ensuite mené à Barcelone où il intégrera l’école des beaux-arts de Sant-Jordi.

"Carte blanche"

À 18 ans, il commence à travailler à l’atelier de son oncle pour créer des sculptures d’ornements. "Mais il m’a très vite confié qu’il n’avait plus rien à m’apprendre, que j’avais un vrai talent de sculpteur et que je devais voler de mes propres ailes", se souvient José Ballester. Après un bref passage par la principauté d’Andorre, d’où il garde un souvenir mitigé car "le travail n’était pas passionnant", il rejoint Rodez où il est employé durant trois ans et demi dans un atelier de réfection de meubles.

Et puis, il a définitivement pris racine à Villefranche-de-Rouergue où les élus et les particuliers n’ont pas tardé à lui passer ses premières commandes. Des sculptures variées, sur n’importe quel thème. Mais José Balester n’a qu’une seule exigence: "qu’on me laisse carte blanche", confie-t-il dans un grand éclat de rire. Et s’il a confié ne plus vouloir réaliser d’œuvres aussi grandes que la borne-fontaine des pèlerins, il travaille toujours sur de nouveaux projets. D’ailleurs, dans son atelier où l’odeur de plâtre frais se mélange à celle du bois, une nouvelle forme se dessine au fil des coups de ciseaux. 

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