Nouveaux-nés de Chambéry: la ministre décidée à trouver la cause de leur mort

  • La ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine répond aux journalistes lors d'une visite à la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014
    La ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine répond aux journalistes lors d'une visite à la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014 AFP - Philippe Desmazes
  • Marisol Touraine parle avec des médecins à la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014
    Marisol Touraine parle avec des médecins à la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014 AFP - Philippe Desmazes
  • Une employée dans un couloir de la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014
    Une employée dans un couloir de la maternité de Chambéry le 5 janvier 2014 AFP - Philippe Desmazes
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AFP

La ministre de la Santé Marisol Touraine a assuré dimanche à l'hôpital de Chambéry que tout était mis en œuvre pour faire la lumière sur le décès de trois nourrissons contaminés par des poches alimentaires, sans mettre en cause leur fabricant à ce stade de l'enquête.

"Tout est mis en œuvre pour identifier la cause du décès" de ces trois nourrissons, a assuré la ministre lors d'une visite du centre hospitalier.

L'Institut Pasteur a été saisi et devrait rendre ses analyses "dans les jours qui viennent", notamment en ce qui concerne le type de germe contenu dans les poches.

"Leur résultat sera communiqué en toute transparence aux familles", a-t-elle ajouté, en parlant d'un "drame terrible".

La ministre s'est cependant refusée à donner le nom du laboratoire ayant fabriqué ces poches alimentaires par perfusion intraveineuse, utilisées dans les hôpitaux pour nourrir les bébés prématurés, de trop faible poids à la naissance ou malades.

"Nous savons parfaitement de quel laboratoire il s'agit (...) mais nous ne pouvons pas aujourd'hui incriminer la fabrication ou la composition de ces poches", a affirmé Mme Touraine.

D'après un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) de 2006, il y a deux fabricants de poches de ce type en France: Fasonuts et Marette.

"C'est toute la chaîne depuis la fabrication jusqu'à l'administration du contenu des poches qui aujourd'hui fait l'objet d'enquêtes multiples", a expliqué la ministre.

"Avant la fabrication, il y a la production des composants qui interviennent dans les poches. Ensuite ces poches sont fabriquées, elles sont contrôlées, elles sont transportées, elles sont stockées, elles sont administrées", a-t-elle détaillé.

Mme Touraine a indiqué que le retrait des poches mises en cause avait été décidé dès le 17 décembre. "Depuis, nous n'avons aucun signalement préoccupant", a-t-elle assuré.

Durant sa visite de l'hôpital, la ministre de la Santé a rencontré les familles des victimes, qui ont toutes porté plainte pour homicide involontaire contre l'hôpital.

Elle s'est aussi entretenue avec le personnel du service de réanimation néonatale, où sont morts les trois nourrissons.

'doute et culpabilité'

"Il y a beaucoup de remise en question, de doute, de culpabilité. C'est très douloureux", lui a dit Corinne Crozet, cadre de santé dans ce service, qui compte 13 lits et une quarantaine d'infirmières.

Ce service accueille des enfants, prématurés ou présentant une pathologie à la naissance, des 13 maternités de Savoie, Haute-Savoie et du territoire de Belley (Ain).

"On est là pour sauver, on sait qu'on a des imperfections. Quelque chose comme ça, c'est particulièrement difficile à affronter", a confié le Dr Michel Deiber, responsable du service.

Les poches de nutriments mises en cause "sont non suspectes par principe car elles sont fabriquées dans des conditions très strictes", a aussi expliqué le Dr Arnaud Buffin, pédiatre.

Marisol Touraine a salué leur travail et leur a exprimé son soutien "sans préjuger du résultat de l'enquête qui doit s'effectuer dans la plus grande transparence".

"Il est important que les inspections et les enquêtes donnent des résultats le plus vite possible pour établir les faits et les responsabilités", a ajouté la ministre.

Le Dr Deiber lui a répondu s'être déjà "permis de déculpabiliser les infirmières du service" car "on a trouvé des poches parentérales qui ne sont jamais rentrées dans le service et qui étaient contaminées", a-t-il dit.

Le parquet de Chambéry a ouvert une enquête sur le décès de ces trois nourrissons, dont deux prématurés, morts les 6, 7 et 12 décembre. Un quatrième nourrisson, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

La parents ont porté plainte pour faire toute la lumière sur cette affaire. "Il y a une faille dans le système, il faut absolument qu'ils trouvent cette faille pour que ça n'arrive plus jamais", a confié l'un d'eux, Laurent, 37 ans, à l'AFP.

Source : AFP

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