La Hongrie vote, Viktor Orban en route vers sa réélection

  • Le socialiste Attila Mesterhazy, candidat au poste de Premier ministre face au conservateur Viktor Orban, lors d'un discours de campagne à Budapest le 30 mars 2014
    Le socialiste Attila Mesterhazy, candidat au poste de Premier ministre face au conservateur Viktor Orban, lors d'un discours de campagne à Budapest le 30 mars 2014 AFP/Archives - Attila Kisbenedek
  • Le Premier ministre et chef du parti conservateur Viktor Orban, le 14 mars 2013 à Bruxelles
    Le Premier ministre et chef du parti conservateur Viktor Orban, le 14 mars 2013 à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
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AFP

Les Hongrois ont commencé à voter dimanche matin pour renouveler leur parlement, alors que tous les sondages donnent largement gagnant le parti conservateur du populiste Viktor Orban, accusé de dérives anti-démocratiques ces quatre dernières années.

Les bureaux de vote ont ouvert à 04H00 GMT et fermeront à 17H00 GMT, heure à laquelle sont attendues les premières estimations.

Les derniers sondages des cinq plus grands instituts ont crédité le parti Fidesz de 46 à 51% des voix, loin devant l'alliance de la gauche (21 à 31%). Le parti d'extrême droite Jobbik, qui a poli son image avec un certain succès, recueille entre 15 et 21% des suffrages.

"Je sais que nous sommes les favoris", a déclaré Viktor Orban, 50 ans, lors d'un ultime meeting de campagne samedi à Debrecen (est).

Mais "le match commence à 06H00 avec un score de 0-0. La seule chose qui compte, c'est ce qui se passera entre 6H00 et 19HOO", a lancé ce passionné de football, qui a fait le forcing ces derniers jours afin de mobiliser ses partisans, de peur qu'ils croient la victoire acquise et n'aillent pas voter.

Quelque 8,2 millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes pour choisir 199 députés via un scrutin à un tour, 106 élus localement, les autres sur une liste nationale des partis.

Les quatre ans de règne sans partage de Viktor Orban, 50 ans, ont profondément divisé la société de cet ancien pays du bloc communiste, membre de l'Union européenne depuis 2004.

Grâce à plus de 850 lois adoptées sans débats au moyen d'une majorité des deux-tiers au Parlement, son parti a accaparé toutes les institutions du pouvoir et les contre-pouvoirs du pays, comme les médias et la justice, mais aussi de l'économie, de la banque centrale et même de la culture.

Une prise de contrôle tentaculaire que ni les manifestations populaires de 2011 et 2012, ni les sévères rappels à l'ordre de Bruxelles n'ont réussi à brider.

Le parti s'est approprié tous les symboles nationaux. Qui est contre lui est accusé, peu ou prou, de trahir le pays.

- Majorité des 2/3 ou non? -

La campagne du Fidesz a tourné essentiellement autour de la baisse très populaire de 20% des prix de l'énergie domestique depuis 2013, qui a fait oublier les hausses d'impôts des années précédentes. Avec 27%, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est la plus élevée de l'UE.

L'homme fort du pays, incontesté au sein de son parti, s'est aussi attribué la reprise de l'économie (1,2% en 2013), même si le retour de la croissance est liée surtout aux récoltes exceptionnelles dans l'agriculture.

Il a vanté son combat contre l'avidité présumée des compagnies étrangères, soumises - exception faite des groupes automobiles - à de lourdes taxes. Les investissements directs ont pour cette raison fondu dans le pays.

La grande question est de savoir si le Fidesz va ou non de nouveau obtenir une "super-majorité", soulignent les politologues. Le redécoupage en sa faveur des circonscriptions devrait lui faciliter la tâche. En 2010, il avait obtenu 52,7% des suffrages.

S'il échoue, le Fidesz sera contraint de composer avec l'opposition, et le débat réapparaîtra dans la vie politique hongroise, jugent les analystes.

La gauche, mal organisée et à peine audible pendant la camapgne, a besoin d'une forte participation pour inquiéter le Fidesz, jugent les politologues. La proportion d'indécis est élevée (environ 40%) et leurs "votes vont plus profiter à la gauche qu'au Jobbik qui a déjà mobilisé la plupart de ses électeurs", a indiqué à l'AFP Endre Sik, de l'institut de sondage Tarki.

Pour Ferenc Gyurcsany, ancien Premier ministre socialiste (2006-2009) et membre de l'alliance de la gauche, l'élection de dimanche est tout simplement "historique". "Il s'agit de choisir entre la liberté et la tyrannie".

Source : AFP

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