Valls s'efforce de rassembler avant son discours de politique générale

  • Manuel Valls le 21 décembre 2010 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris
    Manuel Valls le 21 décembre 2010 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - Joel Saget
  • Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à l'issue de la passation de pouvoirs le 1er avril 2014 à Matignon
    Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à l'issue de la passation de pouvoirs le 1er avril 2014 à Matignon AFP/Archives - Patrick Kovarik
  • Manuel Valls à son arrivée le 4 avril 2014 à l'Elysée à Paris
    Manuel Valls à son arrivée le 4 avril 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Alain Jocard
Publié le
AFP

Manuel Valls aborde mardi la première épreuve de son mandat à Matignon, le traditionnel discours de politique générale qui doit à la fois rassembler une majorité qui rue dans les brancards, et clarifier la politique économique du gouvernement.

Mardi à 15h00 dans un hémicycle plein à craquer, le nouveau Premier ministre prononcera ce discours très attendu, une semaine jour pour jour après sa passation de pouvoir avec Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement engagera dans la foulée sa responsabilité dans un vote qui remplacera celui prévu sur le pacte proposé aux entreprises pour baisser le coût du travail.

Il s'agit d'un "discours important, il faut que je me l'approprie", a expliqué ce week-end dans le JDD M. Valls, qui promet du "concret", à l'image de celui délivré en 1988 par Michel Rocard. Preuve de l'importance de ce passage obligé pour tout Premier ministre: son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, avait fait naître de premiers doutes dans son camp en livrant le 3 juillet 2012 une prestation sans souffle.

Premier enjeu de ce discours, qui sera lu en même temps au Sénat par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius: détailler le pacte de responsabilité aux entreprises, promis en janvier par François Hollande pour baisser le coût du travail. Ce pacte sera complété par un autre, dit de "solidarité", destiné à donner un peu de pouvoir d'achat aux Français, via sans doute une baisse des cotisations sur les bas salaires compensée par une suppression de la Prime pour l'emploi (PPE).

M. Valls est aussi attendu, notamment par l'opposition, sur le détail des 50 milliards d'euros d'économies promises d'ici à 2017 sur les budgets de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités.

- Dans l'expectative -

L'autre enjeu majeur pour M. Valls consiste à rassembler une majorité qui donne de la voix depuis une semaine, entre le refus des écologistes de participer au gouvernement et la pression exercée par une centaine de députés PS en faveur de nouvelles orientations économiques.

M. Valls, qui veut balayer l'idée que son prédécesseur était le seul en mesure de rassembler l'ensemble de la majorité, prend ces ruades au sérieux. Dimanche, il a ainsi reçu à Matignon des députés socialistes qui demandent un nouveau "contrat de confiance" avec le gouvernement et la fin des politiques "d'austérité" en Europe.

La rencontre semble avoir porté ses fruits. Ces députés - issus de la gauche du parti, proches de Martine Aubry ou membres du courant de la Gauche populaire -, voteront sans doute la confiance au gouvernement.

"Ce n'est pas, contrairement à ce que certains veulent faire croire, une motion de défiance", confirme le député PS Jean-Marc Germain, proche de Mme Aubry. "Je m'entends très bien avec Manuel Valls (...), j'ai eu des contacts avec lui et il prend notre démarche très au sérieux", ajoute M. Germain, qui faisait partie des parlementaires reçus dimanche avec d'autres comme Laurent Baumel, Pouria Amirshahi ou Christian Paul.

M. Amirshahi a toutefois regretté que le Premier ministre les ai laissés dans l'expectative. Il attend du chef du gouvernement qu'il dise explicitement que le Pacte de responsabilité sera soumis au droit d'amendements et au vote des députés.

"Il me paraît inconcevable que le Parlement ne soit pas appelé à se prononcer sur ce pacte dit de responsabilité", renchérit Henri Emmanuelli, député des Landes.

M. Valls tente aussi d'amadouer les partenaires de la majorité, en particulier les écologistes, dont les représentants seront reçus lundi à 16H00 à Matignon. Les Verts, qui ont refusé de siéger au gouvernement, hésitent toujours entre le vote pour et l'abstention. Ils prendront leur décision mardi matin.

Le Premier ministre s'entretiendra aussi lundi après-midi avec les communistes et radicaux de gauche.

Le Front de gauche a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne voterait pas la confiance. "Il ne faut pas voter la confiance à qui ne la mérite pas", a résumé lundi sur BFM TV-RMC le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?