Les Aveyronnais opposés à la suppression du département

"Oui au maintien des conseils départementaux, oui à une évolution, oui à des économies d’échelle et oui à la clarification des compétences." Ce sont les quatre "oui" auxquels a dit souscrire hier matin le président du conseil général alors qu’il était en train de livrer à la presse locale les résultats du sondage que le CSA vient de réaliser auprès d’un demi-millier d’Aveyronnais (1).

Quatre "oui" qui donnent à Jean-Claude Luche le sentiment d’être totalement en phase avec l’opinion de ses compatriotes, à commencer donc par leur vif attachement, autant que leur confiance, à leur département. "Plus de 8 Aveyronnais sur 10 !", relève-t-il, en notant que cet attachement est aussi fort concernant les autres collectivités que sont la Région, les communes et dans une moindre mesure leurs regroupements (voir figure 1). Mais deux tiers des Aveyronnais n’en pensent pas moins "nécessaire" une réforme territoriale, tout en estimant que les besoins peuvent s’avérer différents d’un territoire à l’autre (figure 2), en particulier entre rural et urbain.

Et cette attente envers une organisation différente en fonction des départements ruraux ou des métropoles se manifeste en particulier sur le plan des services publics (figure 3). "Manifestement, la problématique n’est pas du tout la même entre les grandes métropoles et les territoires ruraux", insiste le président du Département. Voilà en tout cas de quoi donner des arguments à ceux qui s’opposent à la réforme territoriale telle qu’elle vient d’être annoncée par l’exécutif. De même que Jean-Claude Luche ne croit pas aux économies annoncées qui pourraient en découler: "La suppression des départements pourrait même coûter plus cher, sauf à laisser l’administration prendre la main…"

Bref, Jean-Claude Luche ne s’étonne pas de constater "un rejet massif de ce projet, de la part d’élus de droite comme de gauche." Et alors que l’opposition du Sénat est à ses yeux d’ores et déjà acquise, il estime enfin que "ce serait grandement dommage que la loi passe en utilisant le 49-3, sans tenir compte des collectivités locales…" Rejet aussi chez les Aveyronnais qui, toujours selon ce même sondage CSA (figure 4), sont plus qu’aux trois quarts opposés à la suppression de leur si cher département.

[NOT](1) Ce sondage a été réalisé pour le compte du conseil général par l’institut CSA du 3 au 5 juin auprès d’un échantillon établi selon la méthode des quotas constitué de 506 personnes interrogées au téléphone.