Le nouveau Parlement européen se réunit, sous la pression des europhobes

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  • Le drapeau étoilé rejoint ceux des nations de l'Union européenne le 30 juin 2014 devant la parlement de Strasbourg, pour marquer la session inaugurale du parlement à partir de mardi 1er juillet 2014
    Le drapeau étoilé rejoint ceux des nations de l'Union européenne le 30 juin 2014 devant la parlement de Strasbourg, pour marquer la session inaugurale du parlement à partir de mardi 1er juillet 2014 AFP - Patrick Hertzog
  • Carte de la composition du nouveau parlement européen et de ses groupes après les élections du 25 mai 2014 Carte de la composition du nouveau parlement européen et de ses groupes après les élections du 25 mai 2014
    Carte de la composition du nouveau parlement européen et de ses groupes après les élections du 25 mai 2014 AFP - V.Breschi/V.Lefai, -
  • L'hemicycle du parlement européen le 30 juin 2014 à Strasbourg
    L'hemicycle du parlement européen le 30 juin 2014 à Strasbourg AFP/Archives - Frederic Florin
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Centre Presse Aveyron

Le nouveau Parlement européen se réunit mardi, sous la pression des europhobes après leur forte poussée aux élections du 25 mai, obligeant les partis pro-européens à serrer les rangs.

Le social-démocrate allemand Martin Schulz devrait être réélu sans trop de difficulté à la présidence pour deux ans et demi, au terme d'un accord de coalition avec le PPE (centre-droit) et les libéraux, qui ne présentent pas de candidats contre lui.

Trois autres candidats seront présents au premier tour: le conservateur britannique Sajjad Karim, l'Espagnol Pablo Iglesias, soutenu par la gauche radicale, et la Verte autrichienne Ulrike Lunacek.

Victimes de la défiance vis-à-vis du projet européen après des années de crise, les quatre principales formations europhiles (PPE, socialistes, libéraux et Verts) ont perdu des sièges lors des européennes.

L'addition des 221 députés PPE et des 191 socialistes ne donne qu'une majorité fragile de 412 sièges sur 751. In extremis, les deux groupes sont donc allés chercher les libéraux et leurs 67 députés pour consolider leur assise. Ils comptent aussi sur une certaine bienveillance de la part des Verts (50 élus).

"C'est un autre Parlement", reconnaît le président du PPE, Joseph Daul, qui a dirigé pendant cinq ans le groupe parlementaire. "Si le Parlement européen veut garder ses prérogatives, il faut que toutes les forces démocratiques s'unissent".

De fait, cette alliance vise également à "instaurer un cordon sanitaire" face aux formations europhobes, qui réunissent 100 élus, contre seulement une poignée dans le Parlement sortant.

Acteur majeur de cette force montante, l'EFDD de Nigel Farage compte 48 députés autour de l'Ukip, sorti grand vainqueur des élections au Royaume-Uni où il milite pour la sortie du pays de l'UE, et des populistes italiens du Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo.

Les Britanniques sont aussi les piliers du groupe conservateur, qui au terme d'une rude bataille, est parvenu à décrocher la place enviée de troisième force du Parlement avec 70 élus.

- "Efforts pour séduire" -

Restent 52 députés non inscrits, parmi lesquels près de la moitié viennent du Front national français. Sa présidente Marine Le Pen a en effet échoué à constituer un groupe, ce qui la prive d'une meilleure visibilité et, plus encore, de moyens financiers conséquents.

Autant dire que les rivalités, voire les haines, sont profondes entre les eurosceptiques britanniques de David Cameron et les europhobes, entre ces derniers et l'extrême droite, entre les nationalistes et les ultras, incapables au final de présenter un front uni.

De quoi affaiblir leur capacité de nuisance sur le fonctionnement des institutions de l'UE.

L'élection du président du Parlement européen constituera aussi un test des rapports de force au sein de la mouvance pro-européenne, à deux semaines du vote sur la nomination de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission, le 16 juillet.

Le Parlement et les partis politiques européens sont parvenus à imposer un processus au terme duquel le candidat de la formation arrivée en tête, en l’occurrence le PPE, va prendre la tête de l'exécutif européen.

Mais le système, qui n'a été accepté qu'après de fortes réticences de la part de nombre de chefs de gouvernement, continue à être contesté. La personnalité de M. Juncker ne fait pas non plus l'unanimité. Sa grande expérience, après 19 ans comme Premier ministre du Luxembourg, est vue autant comme un atout par ses partisans que comme un handicap par ses détracteurs, à l'heure où l'Europe est sommée de se réformer.

Le vote aura lieu à bulletins secrets, et des défections sont attendues, tant à gauche, à commencer par les élus du Labour britannique, qu'à droite avec le Fidesz hongrois de Viktor Orban, seul chef de gouvernement avec David Cameron à avoir voté contre M. Juncker.

Ce dernier "a perdu beaucoup de son enthousiasme et de son dynamisme. Il va devoir faire des efforts pour séduire", estime un responsable européen.

Source : AFP

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