Aix-en-Provence lance une saison des festivals à haut risque

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  • Le ténor américain Lawrence Brownlee dans l'Opera "Il Turco In Italia" de Rossini, mis en scène par Marc Minkowski, le 30 juin 2014, à Aix-en-Provence
    Le ténor américain Lawrence Brownlee dans l'Opera "Il Turco In Italia" de Rossini, mis en scène par Marc Minkowski, le 30 juin 2014, à Aix-en-Provence AFP - Boris Horvat
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Centre Presse Aveyron

Le Festival lyrique d'Aix-en-Provence ouvre mercredi soir la saison des grands festivals de l'été, avant Avignon deux jours plus tard, sans que soit totalement levé le risque de perturbations liées au mouvement des intermittents du spectacle.

"Le festival d'Aix aura lieu", a affirmé son directeur Bernard Foccroulle, après le vote vendredi dernier de 80% des salariés du plus grand festival français d'opéra contre la grève. Les salariés du festival d'Avignon se sont eux aussi exprimés à 80% pour le maintien de la manifestation mardi soir, permettant à son directeur Olivier Py d'estimer "avec plus de certitude que le festival aura lieu".

Si s'éloigne le spectre d'une annulation totale, comme en 2003 lors de la dernière grande crise des intermittents du spectacle, le risque qu'un spectacle soit perturbé ou empêché au coup par coup n'est pas exclu.

La CGT Spectacle a déposé un préavis de grève pour l'ensemble du mois de juillet et appelé à une "grève massive" le 4 juillet, jour d'ouverture du festival d'Avignon.

"La grève tous les jours, c'est sûr, ce n'est pas ce qu'on demande", a assuré mardi après le vote des équipes d'Avignon le secrétaire général de la CGT Spectacle Denis Gravouil. Il évoque "des journées de grève, avec des temps forts, pour mettre la pression, sans risquer l'annulation".

L'objectif est de maintenir un rapport de force alors que doit débuter dans les jours qui viennent la concertation mise en place par le gouvernement pour "remettre à plat" le régime d'assurance chômage des intermittents.

Sur le terrain, à Aix comme à Avignon, les équipes privilégient désormais des modes d'action alternatifs à la grève, pour populariser leur cause auprès du public.

- L'inconnue des radicaux -

A Aix-en-Provence, une action de sensibilisation était prévue pour la première mercredi soir de "La Flûte enchantée" de Simon McBurney. Le Britannique, parfaitement francophone, doit s'adresser au public avec toute l'équipe technique sur le plateau pour rendre hommage au travail des nombreux intermittents qui contribuent au festival.

Cette forme de mobilisation a les faveurs des directeurs des festivals, mais pourrait ne pas suffire aux plus radicaux des intermittents, qui n'ont pas hésité ces derniers jours à faire annuler tel ou tel spectacle en dépit du désir de jouer des équipes, comme à Montpellier Danse ou au Théâtre de la Ville dimanche pour la troupe de Pina Bausch.

Le festival d'Aix-en-Provence, créé en 1948, rivalise sur la scène internationale avec Salzbourg, Bayreuth et Glyndebourne et génère 65 millions d'euros de retombées économiques, selon une étude de 2012. La plupart des productions d'opéra créées à Aix voyagent ensuite dans le monde entier, à Amsterdam (Ariodante de Haendel) en Pologne (Il Turco in Italia de Rossini) ou au prestigieux festival de Vienne (Winterreise de Schubert).

Le festival emploie 927 personnes, dont 72% d'intermittents. Son annulation complète, dont le coût serait selon Bernard Foccroulle de 5 millions d'euros au moins, mettrait en péril les éditions 2015 et 2016.

Source : AFP

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