Vingt ans après Pierre Soulages, Conques célèbre ses vitraux

  • Le maître-verrier Jean-Dominique Fleury a travaillé pendant sept ans
sur les vitraux avec Pierre Soulages.
    Le maître-verrier Jean-Dominique Fleury a travaillé pendant sept ans sur les vitraux avec Pierre Soulages. Repro CP
  • Vingt ans après Pierre Soulages, Conques célèbre ses vitraux
    Vingt ans après Pierre Soulages, Conques célèbre ses vitraux
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RDS

Anniversaire. Pour souffler les 20 bougies de l’inauguration de ces œuvres d’art, le Centre européen de Conques coordonne trois jours forts d’un riche programme avec la présence, notamment, de Jean-Dominique Fleury, le maître-verrier qui a travaillé durant sept ans avec l’artiste.

Le président de la République François Mitterrand en personne était attendu le 17 juin 1994. Une opération de la prostate en a finalement décidé autrement et c’est finalement le ministre de la Culture de l'époque, Jacques Toubon, qui a fait le déplacement, le 26 juillet 1994, afin d'inaugurer les vitraux créés par Pierre Soulages pour l’abbatiale Sainte-Foy de Conques. Au sommet de sa carrière, l’artiste né à Rodez en 1919 avait accepté cette commande publique, passée en 1987 par Jack Lang, après avoir refusé plusieurs projets d’envergure, notamment des vitraux pour les cathédrales d’Abbeville et de Nevers.

Sept années de travail

Sept années de travail et de recherches ont été nécessaires pour fabriquer un verre particulier et concevoir, avec le maître-verrier toulousain Jean-Dominique Fleury, les 106 baies de l’abbatiale. Si son projet contraste avec les anciens vitraux conçus par Francis Chigot pour Conques dans les années 40, Pierre Soulages a expliqué que, dès le début, il n’a été animé que par "la volonté de servir cette architecture telle qu’elle est parvenue jusqu’à nous, en respectant la pureté des lignes et des proportions des tons de la pierre, l’ordonnance de la lumière, la vie d’un espace si particulier".

Vingt ans plus tard, le pari est gagné car, même si les détracteurs n’ont pas manqué, notamment parmi la population, même si le visiteur est encore parfois surpris à la découverte de ces vitraux, surtout de l’extérieur, l’œuvre de Pierre Soulages ne laisse personne indifférent et suscite inévitablement un questionnement quand l’adhésion n’est pas immédiate. N’est-ce pas là le propre de l’art ?

Une lumière particulière

"C’est de la lumière et du matériau qu’elle traverse que devraient naître les formes et leur organisation". Si Pierre Soulages a consacré autant d’énergie et de temps pour créer un verre nouveau, c’est parce qu’il recherchait "une qualité de lumière tout à fait particulière". Au total, 400 essais ont été nécessaires au centre international de recherche sur le verre de Marseille, puis 300 autres au centre de recherche de Saint-Gobain Vitrage à Aubervilliers, avant de donner naissance au matériau qu’il souhaitait en Allemagne.

Pour célébrer le 20e anniversaire de l’inauguration de ces vitraux, le Centre européen a décidé de servir un événement exceptionnel qui s’appuie sur un riche programme de trois jours, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, avec Jean-Dominique Fleury comme tête d’affiche. Celui qui a œuvré aux côtés de l’artiste ruthénois interviendra ce soir au Centre européen pour une conférence retraçant l’histoire de cette création exceptionnelle, avant de proposer demain une visite commentée dans les tribunes, les parties hautes de l’abbatiale, au plus près des vitraux.

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