Ukraine: pourparlers sur un cessez-le-feu, Moscou sous pression

  • Le président ukrainien Petro Porochenko et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, le 4 septembre 2014 à Newport
    Le président ukrainien Petro Porochenko et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, le 4 septembre 2014 à Newport Pool/AFP - Leon Neal
  • Des séparatistes prorusses assis sur un char sur une route près du village de Novokaterinovka, à 50 km au sud-est de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine
    Des séparatistes prorusses assis sur un char sur une route près du village de Novokaterinovka, à 50 km au sud-est de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine AFP - Anatolii Boiko
  • Tirs d'artillerie lourde aux environs de Marioupol, le 4 septembre 2014
    Tirs d'artillerie lourde aux environs de Marioupol, le 4 septembre 2014 AFP - Philippe Desmazes
  • Carte de l'évolution de la situation dans l'est de l'Ukraine et les derniers combats
    Carte de l'évolution de la situation dans l'est de l'Ukraine et les derniers combats AFP - K. Tian/J.Jacobsen
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Centre Presse Aveyron

Des pourparlers se tiennent vendredi à Minsk en vue d'un cessez-le-feu en Ukraine, à propos duquel le président Petro Porochenko s'est dit jeudi "prudemment optimiste".

Parallèlement, les Etats-Unis préparent, en étroite coordination avec l'Union européenne, de nouvelles sanctions économiques contre la Russie pour accentuer la pression sur Moscou.

"Je suis prudemment optimiste" sur la conclusion d'un accord de cessez-le-feu" dans l'est de l'Ukraine, théâtre d'affrontements meurtriers depuis des mois entre forces ukrainiennes et rebelles séparatistes appuyés par Moscou, a déclaré M. Porochenko jeudi soir.

Invité de marque du sommet de l'Otan à Newport (Pays de Galles), le président ukrainien avait annoncé dans la journée qu'un plan pour un cessez-le-feu pourrait être signé vendredi à Minsk (Bélarus).

Ce plan doit être annoncé au cours d'une réunion du "groupe de contact" composé de représentants de Kiev, de Moscou et de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui doit avoir lieu vendredi en présence de rebelles dans la capitale bélarusse à 14H00 (11H00 GMT).

Sur leur site internet officiel, les séparatistes prorusses se sont de leur côté dits prêts à ordonner un cessez-le-feu vendredi en cas d'accord à Minsk.

M. Porochenko a toutefois reconnu qu'il s'agissait "d'un défi énorme" et a rappelé les conditions posées par l'Ukraine : le contrôle de la frontière russo-ukrainienne par l'OSCE, le retrait de toutes les troupes russes et la libération de soldats retenus par les rebelles ou la Russie.

Aux côtés du président ukrainien, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est quant à lui livré à une violente charge contre la Russie.

"La Russie combat contre l'Ukraine, en Ukraine. Les troupes et les chars russes attaquent les forces ukrainiennes. Et alors qu'elle parle de paix, la Russie n'a pas fait un seul geste pour rendre la paix possible", a-t-il accusé.

L'annonce du cessez-le feu avait été accueillie avec une grande prudence par les Alliés, habitués à ce que Moscou souffle le chaud et le froid depuis des mois dans la crise ukrainienne.

"Pour l'instant, il n'y a pas de cessez-le-feu, il n'est pas encore décidé, donc il n'est pas crédible parce qu'il n'est pas encore acté", a commenté le président François Hollande.

"Nous verrons demain et dans les jours qui viennent si les paroles sont suivies d'actes", a résumé la chancelière allemande Angela Merkel.

Car sur le terrain, la situation demeurait tendue. De nombreuses explosions se sont produites aux abords du port stratégique ukrainien de Marioupol sur les rivages de la mer d'Azov, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Et des bombardements ont été entendus jeudi soir dans le centre de Donetsk, selon l'AFP.

- Pression maximale sur Moscou -

En attendant, les Alliés ont encore renforcé leurs pressions.

Les Etats-Unis préparent, en étroite coordination avec l'Union européenne, de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, a annoncé jeudi à Newport un conseiller du président américain Barack Obama. Il n'a pas donné de précisions sur les sanctions envisagées.

A Washington, le Pentagone a accusé la Russie d'avoir massé à sa frontière avec l'Ukraine des troupes et du matériel "bien plus puissants que tout ce que nous avons vu" depuis le début de la crise.

L'Union européenne doit annoncer pour sa part vendredi après-midi un nouveau train de sanctions contre Moscou, même en cas d'annonce de cessez-le-feu, selon une source diplomatique européennne, qui doivent servir de "levier" pour forcer un processus politique.

L'attitude de Moscou reste la grande inconnue. La guerre des mots a fait rage jeudi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, accusant les Etats-Unis de soutenir "le parti de la guerre en Ukraine", et dénonçant "un sursaut de la rhétorique antirusse" à la faveur de la crise ukrainienne.

- L'Etat islamique, dossier brûlant -

Autre dossier brûlant du moment : l'Etat islamique (EI), responsable d'atrocités en Syrie et en Irak, et qui a revendiqué les meurtres de deux journalistes américains.

"La communauté internationale dans son ensemble a l'obligation de stopper l'avancée de l'Etat islamique", a lancé M. Rasmussen. "Nous discuterons de ce que les Alliés peuvent faire individuellement, et de ce que l'Otan peut faire", a-t-il expliqué alors que de nouveaux enlèvements de masse, cette fois de villageois du Nord de l'Irak, étaient commis par les djihadistes.

Washington tente de bâtir une coalition contre l'EI, et M. John Kerry, le secrétaire d'Etat, se rendra d'ailleurs au Moyen-Orient après le sommet pour plaider en ce sens. Inquiètes des menées de ce groupe ultra-violent, les six monarchies arabes du Golfe se réunissent samedi à Jeddah, en Arabie saoudite.

Source : AFP

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