Ecosse: ultime plaidoyer de Cameron en faveur du maintien au sein du Royaume-Uni

  • Le Premier ministre britannique David Cameron à Aberdeen, venu défendre le "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, le 15 septembre 2014
    Le Premier ministre britannique David Cameron à Aberdeen, venu défendre le "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, le 15 septembre 2014 AFP
  • Des partisans du "oui" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, manifestent le 14 septembre 2014 à Glasgow
    Des partisans du "oui" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, manifestent le 14 septembre 2014 à Glasgow AFP - Andy Buchanan
  • Des partisans du "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse rassemblés à Edimbourg, le 14 septembre 2014
    Des partisans du "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse rassemblés à Edimbourg, le 14 septembre 2014 AFP - Ben Stansall
  • Le Premier ministre écossais Alex Salmond quitte les studios de la BBC après une interview, le 14 septembre 2014 à Edimbourg
    Le Premier ministre écossais Alex Salmond quitte les studios de la BBC après une interview, le 14 septembre 2014 à Edimbourg AFP - Ben Stansall
  • Sondage YouGov sur le référendum d'indépendance en Écosse Sondage YouGov sur le référendum d'indépendance en Écosse
    Sondage YouGov sur le référendum d'indépendance en Écosse AFP - L. Saubadu
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre britannique s'est livré lundi soir à un ultime plaidoyer passionné en terre écossaise pour défendre l'unité du Royaume-Uni, à trois jours du référendum sur l'indépendance de jeudi.

"S'il vous plaît restez", "Je vous en supplie, ne brisez pas cette famille", a demandé David Cameron, dans un discours d'une quinzaine de minutes dans lequel il a tour à tour manié les compliments, les menaces explicites et les promesses, dans le palais des congrès d'Aberdeen, port pétrolier du nord-est de l'Ecosse.

Devant quelque 800 personnes entièrement acquises au camp du maintien de cette région septentrionale au sein du Royaume-Uni, il a vanté tout ce qui a été accompli en 307 ans, l'âge du traité d'union, dans les domaines des sciences, de la littérature, du sport, etc.

Puis, il a adressé une mise en garde : "il n'y aura pas de retour en arrière", si les Ecossais votent pour l'indépendance et il n'y aura plus ni monnaie commune, ni retraite commune, ni passeports communs.

Enfin, il a à nouveau promis de déléguer davantage de pouvoirs au Parlement régional écossais si le non l'emportait. Conscient de la force du vote anticonservateur dans cette région ancrée à gauche, il a même fait valoir qu'il ne serait pas là indéfiniment. "Si vous ne m'aimez pas, je ne serai pas là pour toujours", a-t-il dit.

En revanche, "si l’Écosse vote oui (à l'indépendance), le Royaume-Uni éclatera, et nos chemins se sépareront, pour toujours", a-t-il ajouté

Pour Gilliam Wanterbberin, 39 ans, présente dans la salle, M. Cameron "a fait ce qu'il fallait en venant ici, en ne restant pas à Londres".

Le Premier ministre conservateur s'est vu en effet reprocher une implication insuffisante dans la campagne du référendum.

Au cours de son déplacement à Aberdeen, qui s'est déroulé dans une salle excentrée et a été entouré du plus grand secret -les services du parti conservateur refusant d'en donner la localisation exacte avant lundi après-midi-, il n'est toutefois pas allé à la rencontre de la foule.

Peu avant son arrivée, dans le centre-ville, quelques partisans du oui continuaient de distribuer des tracts, sans contradicteurs face à eux.

"Ce n'est pas qu'ils sont plus confiants, ils sont juste plus arrogants", affirmait Ron Fowlie, 73 ans, parlant des partisans du non, absents du terrain. "Ils n'arrivent pas à imaginer que le oui puisse l'emporter".

A Londres, en revanche, quelques milliers de partisans du maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni ont convergé en fin d'après-midi vers Trafalgar Square. Ils répondaient à une appel baptisé "Restons ensemble" visant "à montrer à l'Ecosse qu'elle compte pour nous", selon ses organisateurs.

- David Beckham pour le non -

Le camp du non peut aussi compter sur le soutien du footballeur David Beckham qui a défendu le Royaume-Uni, une union de régions "enviée par le monde entier".

"Ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui nous divise. Restons ensemble", a écrit l’ancien capitaine de l'équipe nationale dans une lettre ouverte rendue publique par la campagne "Better Together".

Avant lui, la reine Elizabeth II, officiellement neutre dans le débat, avait laissé transparaître son inquiétude à l'issue d'un service religieux près de son château écossais de Balmoral.

A la faveur d'un bref et peu ordinaire bain de foule, elle a glissé que les électeurs écossais devaient "soigneusement réfléchir à l'avenir".

A l'approche du scrutin, les deux camps sont dans un mouchoir de poche, même si le non, en tête dans trois des quatre sondages réalisés ce week-end, semble mener d'une courte tête.

"C'est fifty-fifty", soulignait Ron Fowlie, déplorant le fait que "la moitié de la population (écossaise) sera déçue" par le résultat final.

Le Premier ministre écossais et leader des indépendantistes, Alex Salmond, s'est, quant à lui, attaché lundi à convaincre des responsables économiques à Edimbourg des bénéfices de l'indépendance face à l'alarmisme affiché par les milieux financiers.

Il a accusé le gouvernement d'avoir orchestré une campagne négative et répété que son objectif était à la fois de créer une Ecosse "plus prospère" et "plus juste".

M. Salmond a reçu le soutien du prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, qui a jugé qu'il y avait "peu de fondements à l'alarmisme" exprimé.

Pour Rob Wood, un économiste de la banque allemande Berenberg, même en cas de vote en faveur du non, bon nombre de questions inquiétantes restent en suspens. Par exemple, une victoire étriquée du non signifierait le maintien d'une incertitude sur l'éventualité d'un deuxième référendum dans les prochaines années", a-t-il fait valoir lundi. Alex Salmond a semblé écarter cette éventualité.

Source : AFP

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