Bourran : la mairie ne veut plus de commerces ambulants

  • Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie.
    Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie. José A. Torres
  • Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie.
    Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Salima Ouirni

Économie. La mairie a décidé de chasser les commerçants ambulants du centre-ville. Une décision dont la Baraque du Ch’ti et Rôtisserie 12 ont fait les frais à Bourran. 

"Si j’avais su que je ne pouvais pas travailler à Bourran, jamais je n’aurais racheté la Baraque du Ch’ti", confie Florence Latasa, qui a mis toutes ses économies et qui a contracté un emprunt auprès des banques pour reprendre la baraque à frites, "achetée exclusivement pour son emplacement à Bourran". Elle n’est pas la seule dans ce cas de figure. La Rôtisserie 12 n’est pas plus en odeur de sainteté.

Dommages collatéraux

"J’ai pris un congé sans solde pour monter mon affaire. J’ai trois enfants et voilà que la mairie met mon entreprise en péril. On m’a chassé du jour au lendemain", rechigne Christophe Garcia, qu’on surnomme volontiers «M. Poulet». Que s’est-il donc passé pour ces professionnels installés (depuis cinq ans pour la Baraque du Ch’ti et trois ans et demi pour la Rôtisserie 12) dans ce quartier ? Comment se fait-il que leur "expulsion se fait brutalement"?

Florence Latasa a un début de réponse: "Pour moi, nous sommes des dommages collatéraux de La petite roulotte. Ce commerçant a sorti des tables et des chaises. Et plutôt que de le lui interdire, la mairie nous a tous chassés de Bourran !". Pour Christophe Garcia, ce n’est pas tant le fait d’être mis dehors de "ce quartier phare où il a pu monter une clientèle importante" qui le chagrine autant mais plutôt la façon dont il s’est fait expulser.

Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie.
Christophe Garcia, qui avait un commerce florissant à Bourran, devra désormais exercer son activité en périphérie. José A. Torres

"M. Albagnac nous a pris pour des “sans dents”"

"M. Albagnac nous a pris pour des “sans dents”, des moins que rien. J’ai demandé un rendez-vous au maire qui n’a jamais voulu me recevoir. Je fais le forcing depuis le 13 juillet pour continuer à travailler", rajoute le patron de la Rotisserie12, qui ne décolère pas.

Dans cette affaire, le commerçant a non seulement perdu "la moitié du chiffre d’affaires qui est à Bourran", mais également une clientèle qui ira ailleurs. Ce commerçant invoque également "le manque à gagner pour des commerçants comme Bourran frais" chez lequel il s’approvisionnait en pommes de terre et le CAT de Sainte-Marie auquel il achetait du poulet fermier. Et n’allez pas leur parler de concurrence déloyale vis-à-vis des commerçants sédentaires.

"Nous aussi, nous payons nos charges"

"Je pense qu’il y a un manque de solidarité. Nous aussi, nous payons nos charges, la TVA et un droit équivalent au bail. À cela, il faut ajouter l’emprunt. Nous sommes assujettis aux mêmes charges auprès du régime social des indépendants", souligne Florence Latasa. "Personnellement, je travaillais les jeudis et vendredis, midi et soir. Je ne pense pas que je fais de la concurrence aux restaurants. Ce n’est pas la même clientèle. Mes clients sont jeunes ou pressés ou de passage". Idem pour la Rôtisserie 12 qui travaillait dans le quartier le samedi midi. "Je ne concurrence pas les deux sandwicheries de Bourran puisqu’elles sont fermées le samedi midi !". Des arguments qui n’ont pas fait fléchir Claude Albagnac, l’élu responsable des foires et des marchés, qui s’appuie sur une décision d’une commission réunie le 30 juin pour motiver son refus. Une commission qui s’est tenue en l’absence des représentants des commerçants ambulants.

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