Ivre, sans permis et en fuite : prison avec sursis

Dans la nuit du 21 septembre, un commerçant ruthénois de 31 ans, au casier chargé et actuellement sous contrôle judiciaire, sort de discothèque et prend le volant d’une voiture, alors que son permis de conduire est invalide. Reconnu par les forces de l’ordre qui le prennent en chasse, il s’enfuit et parvient à semer les policiers.

Trois jours plus tard, alors qu’il vient de contacter le commissariat pour signifier son intention de se constituer prisonnier, il est interpellé. Présenté hier devant le tribunal correctionnel, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, le prévenu fait amende honorable et exprime ses regrets.

"Pas de mandat de dépôt !"

"Je n’ai pas confiance en lui", lance Antoine Wolff, substitut du procureur de la République. "J’ai perdu patience", ajoute-t-il au regard du passé judiciaire du trentenaire, avant de requérir six mois d’emprisonnement, assortis d’un mandat de dépôt, "pour être cohérent".

"Pas de mandat de dépôt ! Il ne se justifie pas", rétorque Me Cédric Galandrin, l’avocat de la défense, avant d’indiquer aux magistrats du siège que, la veille, il a traité un autre dossier en comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), c’est-à-dire en «plaider coupable», "pour des faits plus graves".

Une plaidoirie qu’a visiblement approuvée le tribunal, puisqu’il condamne le prévenu à trois mois de prison... mais ne délivre pas de mandat de dépôt. Le Ruthénois repart donc libre; sa peine pourrait être aménagée.