Jean-Luc Combe, un préfet partisan du « contact direct »

  • Jean-Luc Combe, lundi, dans ses nouveaux bureaux aveyronnais.
    Jean-Luc Combe, lundi, dans ses nouveaux bureaux aveyronnais. Charles Leduc / Centre Presse Aveyron
Publié le
Charles Leduc

Rencontre. Le nouveau représentant de l’État en Aveyron a pris ses fonctions lundi. Homme de « dialogue », il aborde les sujets qui lui semblent primordiaux.

Il a pris ses fonctions lundi matin et succède ainsi à Cécile Pozzo Di Borgo. Jean-Luc Combe, le nouveau préfet de l’Aveyron, se dit "heureux" d’arriver dans un département qu’il avoue connaître "très peu". Un territoire qu’il a traversé à plusieurs reprises lors de sa précédente affectation (avant de venir à Rodez, il a été préfet du Cantal durant 19mois) et qu’il veut désormais "découvrir" : "Il faut prendre à bras-le-corps les problèmes pour apporter des solutions afin de développer le territoire".

Ceci dit, le représentant de l’Exécutif est loin d’estimer que les problématiques aveyronnaises lui sont totalement inconnues. Au fait des réalités des territoires ruraux, il estime que "l’Aveyron, c’est le Cantal plus l’industrie". Dans les semaines à venir, le nouveau préfet, qui ne manque pas de relayer les actions et ambitions du gouvernement, devrait enchaîner les déplacements : visites d’usines, d’entreprises, etc. "Je ne peux pas concevoir autre chose que la voie du dialogue", déclare Jean-Luc Combe. "J’aime bien aller sur le terrain et aller à la rencontre des gens. Rien ne vaut le contact direct". Ce sera certainement pour lui l’occasion d’aborder les sujets qui l’"intéressent le plus".

Et que les élus aveyronnais soient prévenus! Le successeur de Cécile Pozzo Di Borgo s’y connaît en gestion de municipalité, intercommunalité et autre conseil général. Il le souligne lui-même : "J’ai dirigé des collectivités au cours de ma carrière; je sais comment ça marche !" 

  • Organisation territoriale
     

Il s’agit d’un "enjeu important" qui concerne "tous les habitants, et pas seulement les élus". Pour Jean-Luc Combe, "le système en place montre ses limites" ; voyant de petites communes ayant des difficultés à gérer les affaires courantes, il va même jusqu’à dire qu’il est "à bout de souffle". En conséquence, "il faut donner plus de robustesse aux territoires. Et cela passe par des collaborations indispensables". Le préfet veut donc "favoriser des pôles de développement forts" et "travailler avec les élus". Justement, tout cela fera l’objet d’un "débat" lors de la prochaine Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI), prévue la semaine prochaine.

Concernant ce rendez-vous, Jean-Luc Combe veut "d’abord écouter les élus". "Et je verrai quels sont leurs projets", lâche-t-il. "Ce n’est pas une affaire de petite cuisine ; nous devons être orientés vers le développement des territoires". Le nouveau locataire de l’hôtel préfectoral est très clair : "Si les choses n’avancent pas suffisamment au regard des objectifs fixés par la loi, j’utiliserai tous les outils que la loi mettra à ma disposition. Dans le dialogue! Chacun prendra ses responsabilités. Il faut avancer".

  • Aménagement du territoire

Selon Jean-Luc Combe, il s’agit d’"un sujet jamais achevé". Outre le développement du haut débit sur l’ensemble de l’Aveyron, il se porte en fervent défenseur de la mise à 2X2voies de la RN88, "un enjeu important pour le développement économique". À propos de ce projet, il se montre "optimiste" : "Je me battrai avec l’ensemble des acteurs du territoire pour trouver un calendrier qui ne soit pas désespérant". Le nouveau préfet n’oublie pas qu’il a quitté le Cantal en ayant décroché le financement du contournement d’Aurillac, et il espère "obtenir autant ici".

  • Sécurité

"Un sujet essentiel", à l’entendre. Si, en Aveyron, "les chiffres sont loin d’être catastrophiques", il estime que les forces de l’ordre doivent rester "vigilantes", notamment sur les cambriolages. Mais le préfet porte aussi une attention particulière aux violences aux personnes, notamment les violences intrafamiliales que sont celles faites aux femmes : "Des faits qui concernent la ville comme les campagnes, et tous les milieux sociaux". Pointant du doigt des "chiffres qui ne sont pas bons" au chapitre de la sécurité routière, Jean-Luc Combe assure qu’il sera "d’une fermeté absolue". Dans sa ligne de mire : vitesse excessive, alcool et stups au volant, et usage du téléphone portable en conduisant. "En France, nous devons garder cet objectif d’avoir moins de 2000 tués par an sur les routes. Il faut que l’Aveyron y prenne toute sa part".

  • Emploi

La situation "n’est pas la pire en Aveyron", note le préfet. Néanmoins, il souligne "l’obligation de mobiliser toutes nos forces pour faciliter l’accès ou le retour à l’emploi (...) dans le cadre du pacte de responsabilité" mis en place par le gouvernement. "La bataille pour l’emploi est la mère des batailles", considère Jean-Luc Combe. Un combat qu’il veut mener avec les acteurs économiques et les organisations syndicales.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?