Nucléaire iranien: Kerry estime qu'un accord n'est pas "hors de portée"

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 14 octobre 2014 à Paris
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 14 octobre 2014 à Paris Pool/AFP - Carolyn Kaster
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif le 3 septembre 2014 à Rome
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif le 3 septembre 2014 à Rome AFP/Archives - Alberto Pizzoli
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Centre Presse Aveyron

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu mercredi à Vienne pour relancer les discussions avec l'Iran, à six semaines de la date butoir fixée pour parvenir à un accord global sur le dossier nucléaire iranien, estimant qu'il n'était pas "hors de portée".

"Je ne crois pas qu'il soit hors de portée, mais nous avons des questions difficiles à résoudre", a déclaré à la presse mardi soir à Paris M. Kerry, qui doit rencontrer mercredi à Vienne son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

La représentante européenne Catherine Ashton doit participer aux discussions alors qu'approche la date butoir du 24 novembre, fixée pour arriver à un accord historique mettant fin au différend sur le nucléaire iranien, qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.

Les discussions doivent être suivies jeudi, toujours dans la capitale autrichienne, d'un "mini-round" des négociations associant tous les acteurs du dossier, à savoir l'Iran et les grandes puissances du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), au niveau des directeurs politiques.

"Nous ferons tous les efforts pour régler les problèmes au cours des prochains jours", a assuré mardi M. Zarif à son arrivée à Vienne, où il a rencontré Mme Ashton pour de premiers pourparlers. "De nombreuses questions restent à régler", a-t-il toutefois souligné.

La pays du 5+1 négocient depuis des mois pour convaincre l'Iran de limiter ses activités nucléaires en échange d'une levée de sanctions internationales qui frappent la République islamique.

Les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de capacités nucléaires militaires, ce que Téhéran dément, exigent que la république islamique réduise drastiquement ses capacités.

L'Iran a toujours affirmé mener un programme strictement pacifique et revendique le droit d'exploiter une filière nucléaire civile complète, notamment pour produire de l'électricité et pour des programmes de traitement médicaux de certains cancers.

Un accord partiel a été conclu en novembre 2013, selon lequel Téhéran a réduit certaines de ses activités en échange d'un allègement des sanctions à hauteur de 7 milliards de dollars.

Mais faute de nouveaux progrès significatifs, la date initialement prévue du 20 juillet pour parvenir à un accord global a dû être repoussée au 24 novembre.

- Possible nouvel accord intérimaire -

Malgré une reprise des négociations formelles le mois dernier à New York, les deux camps reconnaissent que "plusieurs" points de divergence importants subsistent.

Le plus important d'entre eux porte sur les capacités de Téhéran à produire de l'uranium enrichi, susceptible d'être utilisé, à fortes concentrations, pour la confection de bombes atomiques.

La durée de validité d'un éventuel accord et le rythme de levée des sanctions restent également très débattus, Washington souhaitant un accord portant sur au moins dix ans et Téhéran sur beaucoup moins.

Un nombre croissant d'analystes estiment désormais improbable qu'un accord global puisse être conclu dans les délais et évoquent la possibilité d'un nouvel accord intérimaire.

"Un accord général d'ici au 24 novembre ne semble plus probable. En revanche, il est possible d'arriver à une avancée qui justifierait de se donner plus de temps", et de fixer une nouvelle date, estime Ali Vaez, de l'institut International Crisis Group, interrogé par l'AFP.

Lundi soir, le président iranien, Hassan Rohani, a affirmé souhaiter que le dossier soit réglé dans les "40 jours", tout en estimant que "le deux camps trouveront une solution" dans le cas contraire.

Le négociateur iranien Abbas Araqchi avait dès la semaine dernière estimé "possible" que les deux parties s'entendent pour repousser la date butoir, comme elles l'avaient déjà fait en juillet dernier.

Selon l'analyste Kelsey Davenport, de l'organisation américaine Arms Control Association, il est toutefois "probable" que les faucons dans les deux camps "s'opposent à un nouveau délai et tentent de faire échouer les négociations".

Source : AFP

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