Ebola: la France étend ses contrôles aux bateaux partis depuis moins de 3 semaines des pays touchés

  • Le président de la République française François Hollande arrive au siège du Conseil européen à Bruxelles le 24 octobre 2014
    Le président de la République française François Hollande arrive au siège du Conseil européen à Bruxelles le 24 octobre 2014 AFP/Archives - Thierry Charlier
  • Du personnel médical au siège du Samu à Paris s'équipent avec une tenue de protection cojntre le virus Ebola, le 24 octobre 2014
    Du personnel médical au siège du Samu à Paris s'équipent avec une tenue de protection cojntre le virus Ebola, le 24 octobre 2014 AFP - Stéphane de Sakutin
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Centre Presse Aveyron

La France a annoncé vendredi qu'elle renforçait ses mesures de contrôle de santé, déjà en vigueur à l'aéroport de Roissy, aux ports accueillant des bateaux en provenance d'un des pays touchés par l'épidémie Ebola et partis depuis "moins de trois semaines".

Dans la matinée, le président de la République François Hollande avait indiqué lors d'une conférence de presse au sommet européen de Bruxelles que ces contrôles seraient étendus à "tous les modes de transports".

En fait, il s'agit des transports en provenance des pays concernés, c'est-à-dire en plus du transport aérien le transport maritime. "On se focalise sur les risques les plus évidents", a ensuite précisé l'entourage du chef de l'Etat.

Le président français a appelé à ne "tomber ni dans le catastrophisme ni dans l'inaction" face à cette épidémie.

"Le catastrophisme produit la panique, c'est inutile, d'autant qu'on peut guérir de l'Ebola, on doit guérir de l'Ebola en Afrique et partout dans le monde, mais il ne faut pas non plus tomber dans l'inaction", a-t-il ajouté, soulignant qu'"une épidémie, ça progresse à un rythme géométrique".

"Des mesures complémentaires" seront mises en place "à l'arrivée dans les ports pour les bateaux qui sont partis depuis moins de trois semaines (soit la période d'incubation, ndlr), depuis un pays dans lequel il y a l'épidémie d'Ebola", a indiqué dans l'après-midi la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Charge au ministère des Transports de mettre en œuvre cette décision visant à éviter toute propagation sur le sol français du virus qui a fait près de 4.900 morts sur près de 10.000 cas enregistrés et "continue à progresser de façon exponentielle" au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Concrètement, marins et passagers auront un test de température, a précisé Mme Touraine depuis l'hôpital Necker à Paris en marge d'un exercice de préparation du Samu à la prise en charge de cas possibles d'Ebola.

D'ores et déjà, "des mesures importantes" ont été prises par la profession, a indiqué à l'AFP le délégué général d'Armateurs de France, Eric Banel, évoquant des mesures prises "pour protéger les navires français et leurs équipages", depuis l'été s'appuyant sur les directives émises par l'Organisation maritime internationale et l’OMS.

Le renforcement des contrôles annoncé vendredi devrait concerner l'arrivée des navires, français ou non, dans les ports hexagonaux, via les services de l'Etat dans les ports. Selon Eric Banel, "la procédure habituelle dans une situation de risque d'épidémie est une déclaration obligatoire de santé à l'arrivée au port".

Il précise que la zone à risque "ne se trouve pas sur les grandes lignes régulières internationales", ce qui "limite le nombre de navires concernés". Concernant le pavillon français, seule une quinzaine de navires français, qui transportent des conteneurs ou des produits pétroliers, rentrent en France régulièrement après y avoir fait escale, précise M. Banel.

Face à la propagation du virus, la France avait décidé de contrôler, à leur arrivée à Roissy, les passagers du vol direct quotidien d'Air France en provenance de Conakry. Depuis le 18 octobre, ils doivent se soumettre à une vérification de leur température avec des thermomètres laser sur la passerelle, avant d'entrer dans l'aéroport, et reçoivent des questionnaires de traçabilité destinés à permettre de les retrouver en cas de besoin.

Ces contrôles sont "très fluides" et prennent de 15 à 20 minutes et permettent de détecter très rapidement des cas suspects et d'éviter toute propagation, selon le directeur général de la Santé, Benoît Vallet.

Le Maroc et la Belgique ont également mis en route des contrôles similaires.

En France, selon le ministère de la Santé, sur un total de 480 "signalements" pour Ebola répertoriés depuis juin, 18 cas ont été classés comme "cas possibles" mais aucun d'entre eux ne s'est révélé positif.

Seule une infirmière française, qui avait contracté le virus en Afrique, a été rapatriée et traitée à l'hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé, près de Paris. Elle est aujourd'hui guérie et les équipes soignantes qui l'ont suivie vont bien, assurent les autorités.

Source : AFP

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