Nucléaire iranien: sous pression, Téhéran et Washington veulent avancer

  • Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry (d) rencontre son homologue iranien Javad Zarif (g), aux côtés du ministre omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui (2e d) et de l'ex-chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à Mascate, le 9 novembre 2014
    Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry (d) rencontre son homologue iranien Javad Zarif (g), aux côtés du ministre omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui (2e d) et de l'ex-chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à Mascate, le 9 novembre 2014 Pool/AFP - Nicholas Kamm
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis et l'Iran cherchaient dimanche à Mascate à progresser sur le dossier du nucléaire iranien avant la date butoir du 24 novembre, alors que les oppositions internes à un accord se sont accentuées dans ces deux pays.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif se sont retrouvés dans la capitale omanaise pour des discussions dirigées par la représentante ad hoc de l'Union européenne Catherine Ashton.

Elles visent à s'approcher d'un accord global qui mettrait fin à plus de dix ans de crise nucléaire. Malgré ses dénégations, l'Iran est soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil. L'accord recherché par les Occidentaux doit permettre de lever ces inquiétudes en échange de la levée des sanctions contre Téhéran.

Les deux principaux sujets de divergences portent sur la taille du futur programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran -industrielle selon Téhéran, réduite selon les Occidentaux- ainsi que sur le calendrier et le mécanisme de suppression des sanctions internationales.

"Il y a encore un écart" entre les parties sur ces deux sujets, a déclaré dimanche M. Zarif, cité par l'agence officielle Irna. "Si l’autre partie fait preuve de bonne volonté politique, on pourra aboutir à un accord".

"Depuis (des réunions fin septembre à) New York, nous avons décidé de nous concentrer sur les solutions au lieu de nous concentrer sur les différences", a-t-il ajouté, cité par la télévision d'Etat.

Ces discussions entre les deux pays ennemis interviennent après les récentes révélations sur l'envoi d'une lettre du président américain Barack Obama au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur le dossier.

La missive plaide en faveur d'un accord nucléaire, faisant valoir que l'Iran et les Occidentaux ont des intérêts communs au Moyen-Orient.

M. Kerry a toutefois affirmé qu'il n'y avait "aucun lien entre les négociations sur le nucléaire et d'autres questions distinctes" au niveau régional, comme la lutte contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie menée par une coalition internationale dirigée par Washington dont Téhéran ne fait pas partie.

Ce point de vue est partagé officiellement par l'Iran, même si le président du Parlement Ali Larijani a dit que la conclusion de cet accord pourrait avoir des répercussions positives dans la région.

- Négociations sous influence -

A deux semaines de la date butoir, l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) sont toutefois encore loin d'un accord et des facteurs de politique intérieure en Iran et aux Etats-Unis risquent de peser sur les négociations.

A Washington, le président Obama par les Démocrates

En Iran, M. Zarif est également sous pression. Certains membres du Parlement, dominé par les conservateurs, ont souligné que l'accord global devra être ratifié par les députés pour être valide.

Les plus radicaux ont plusieurs fois mis en garde le gouvernement du président modéré Hassan Rohani sur les prétendues concessions que pourrait faire l'équipe de négociateurs de M. Zarif.

Une réunion entre des hauts responsables politiques de l'Iran et du 5+1 est prévue mardi à Mascate. Les négociations entreront dans la dernière ligne droite à partir du 18 novembre à Vienne, avec l'objectif de conclure six jours plus tard un accord final qui serait un succès diplomatique pour Barack Obama et Hassan Rohani.

Source : AFP

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