Les entreprises aveyronnaises exigent le très haut débit

  • Sur les 183 entreprises qui ont répondu au questionnaire, 75% se disent insatisfaites de leur connexion internet.
    Sur les 183 entreprises qui ont répondu au questionnaire, 75% se disent insatisfaites de leur connexion internet. JAT
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PH.H.

Numérique. Près de 75% des entreprises se disent insatisfaites de leur connexion internet. L’association SisMic, à l’origine de l’enquête, appelle à prendre en compte les futurs besoins des PME.

Les résultats de l’enquête menée par l’association SisMic ne souffrent d’aucune équivoque. Sur les 183 entreprises qui ont répondu au questionnaire envoyé à près de 1 000 entreprises, 75% se disent insatisfaites de leur connexion internet, dans le sens où celle-ci n’est pas assez rapide. Le questionnaire a également été envoyé dans le Lot, avec des résultats semblables. Cette enquête devait justement permettre "aux décideurs politiques d’avoir des éléments factuels et chiffrés pour prendre des décisions concrètes allant dans le sens du très haut débit", espère Simon Bretin, président de l’association SisMic à l’origine de l’enquête.

Enjeu majeur pour l'Aveyron

Pour celui-ci, ainsi que pour la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Aveyron, la question du très haut débit "est un enjeu majeur pour le développement de nos entreprises dans les années à venir", souligne Simon Bretin. Seulement une soixantaine d’entreprises sont aujourd’hui abonnées à la fibre optique sur le Grand Rodez. 

Plus inquiétant, 13% des entreprises, de 30 à 50 salariés, interrogées envisagent à moyen ou à long terme de se délocaliser si elles n’ont pas accès au très haut débit. D’ici à 2020, c’est l’ensemble du territoire français qui doit être couvert par le très haut débit. Un objectif difficile à atteindre, d’autant qu’en Aveyron les grands travaux ne devraient pas débuter avant 2016 et pourraient durer de dix à quinze ans. Car outre le manque d’informations (29%) concernant l’installation du très haut débit, c’est l’absence d’infrastructures (63%) que déplorent les entrepreneurs.

Entreprises interconnectées

Mais pourquoi réclamer un tel investissement coûteux, de l’ordre d’une centaine de millions d’euros ? "On ne peut tout simplement pas se passer de très haut débit", martèle Bernard Dalmon, président de la commission industrie à la CCI. Même si la plupart des entreprises disent "s’organiser différemment" (67%), "il viendra un jour où l’on demandera à nos PME de dématérialiser leurs données, d’envoyer des fichiers via internet ou de mettre en place des sauvegardes externalisées. Celles qui n’auront pas accès au très haut débit seront privées de cet outil", prévient Simon Bretin, qui explique que la plupart des entreprises interrogées sont déjà interconnectées, rendant encore plus indispensable un meilleur débit.

L’enquête menée par l’association SisMic livre aussi des perspectives. Simon Bretin appelle ainsi à consortium public-privé "pour faire avancer plus efficacement le dossier du numérique". Le président de l’association lance également l’idée de créer un opérateur téléphonique local, comme c’est déjà le cas en Poitou-Charentes, "pour répondre au mieux aux attentes des entrepreneurs, ce qui n’est pas toujours pas avec les grands opérateurs téléphoniques", note Simon Bretin.

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