Villeneuve: la statue de la Dîme souillée par des tags

Déçu, écœuré et énervé par "cette goujaterie et ce scandale". Le maire Pierre Costes a bien du mal à digérer la fin de l’année 2014. Car, dans la nuit du 30 au 31 décembre, la statue, installée à la Dîme, œuvre du Villefranchois José Ballester, et offerte à la commune par Andrée Bories en 2011, a été "outrageusement souillée par des tags".

Le premier élu villeneuvois s’en est longuement ému dans un courrier. "Quel courage avez-vous, voyous nocturnes, vous qui n’hésitez pas à insulter un artiste, la mémoire d’une noble dame qui, très malade, était heureuse, avant de mourir, de faire un don à sa commune. Quel courage avez-vous, vous qui prenez l’ombre pour complice afin d’accomplir votre forfait. Si l’on en croit la signature, vous revendiquez un militantisme anti-tafta, donc anti-OGM, antigaz de schistes, antimultinationales et défenseurs de l’environnement! Quelle contradiction entre la pensée et l’action militante". Et de poursuivre, toujours avec autant de virulence: "À présent, êtes-vous fiers de vous? Après un tel geste à l’encontre de personnes et d’une petite communauté rurale, qui peut vous rejoindre dans votre démarche fanatique. Le fanatisme vous aveugle à tel point que vous piétinez les idées et les valeurs que vous prétendez défendre!"

Homme de dialogue, Pierre Costes ne comprend pas que l’on puisse "s’exprimer" de cette façon-là. "Je pensais, naïvement, qu’ici, plus qu’ailleurs, l’on pouvait se parler, échanger calmement, dire, se dire les choses, en se respectant simplement, mutuellement comme des gens qui ont de l’éducation. Voulez-vous vous exprimer? Dénoncer? Dites, prenez la parole, nous sommes dans un pays libre. Il y a des journaux, des tribunes, des réunions, des tracts, des affichages, parfois sauvages, et bientôt, des élections".

Pour le maire, le mal est fait et restera à jamais gravé: "Malgré toutes les interventions, malgré tous les soins attentifs qui lui seront prodigués ultérieurement, jamais la statue ne pourra retrouver son aspect originel. Il y a des souillures qui restent indélébiles tant elles affectent les choses, l’esprit et le cœur. Nous venons d’en connaître une".

Une plainte a été déposée auprès des services de la gendarmerie, chargés de l’enquête.